Avec Andrea Sodano, les Follieri, père et fils, Pasquale et Raffaello, ont donc fondé le Follieri
Group à New York, dont Raffaelo, moins de la trentaine, était président, et Andrea, neveu du cardinal Sodano, vice-président. Le Follieri Group était une société immobilière ayant pour but
principal de « fournir assistance à l’Église catholique dans la cession de son patrimoine immobilier ». En effet, de nombres diocèses des Etats-Unis, jadis riches, étaient alors acculés
à la ruine du fait des sommes fabuleuses de dommages et intérêts qu’ils devaient payer comme responsables des prêtres condamnés pour pédophilie.
Les Follieri vont fournir de l’argent frais à l’Église américaine, moyennant cessions immobilières, dont les
profits iront notamment à des œuvres philanthropiques ou religieuses. Ils achetaient des terrains, des écoles, des locaux qui étaient la propriété des diocèses. Ils acquirent les propriétés
immobilières de trois grands diocèses américains, et participèrent à une vingtaine d’autres grosses cessions ecclésiastiques.
C’était une formidable entreprise payante et philanthropique, comme il en existe beaucoup dans le Nouveau Monde.
Signe particulier : elle n’était pas protestante mais catho-américaine celle-là.
Le groupe avait de très grosses disponibilités. Ses dirigeants n’allaient – en avions privés, borsalinos, lunettes
noires… – que dans les évêchés catholiques, payaient cash en dollars sortis de la mallette (5 millions de dollars à Chicago, etc.) Des dollars pas blanchis mais bénits, diront ensuite
les feuilles de la Péninsule.
De là, ils passèrent au Canada, au Mexique, en Amérique centrale. On estime à plus de 100 millions de dollars les
propriétés ecclésiastiques acquises et intelligemment mises en valeur. Y compris pour le profit des pauvres.
La parabole de l’Intendant infidèle de l’Évangile avait trouvé une gigantesque et hollywoodienne
application.
(à suivre)