Raffaello Follieri n’avait pas lu les aventures de Rastignac et de Rubempré, mais avait pour
modèle le légendaire Onassis. Il était le jeune premier aux dents très longues, qui s’est imposé au-delà de toutes espérances dans le pays où il avait « émigré ». Présenté à Bill
Clinton, comme un philanthrope de très haut vol, auquel il fit des promesses qu’il ne pourra tenir, Raffaello mena la très grande vie dans le monde richissime qui entoure Bill et
Hillary.
Il vivait dans un immense appartement d’un luxe fabuleux sur la 5e Avenue, au cœur de Manhattan. Tous les palaces du monde le connaissaient, piscines de champagne, baignoires de caviar… Il
s’y affichait avec sa maîtresse, l’actrice hollywoodienne Anne Hathaway (Le Diable s’habille en Prada) de 2004 à juin 2008.
Juin 2008, car Anne Hathaway, qui lui est restée fidèle dans les premiers malheurs, comprit alors qu’elle devait
le lâcher si elle ne voulait pas sombrer avec lui. Raffaello avait buté sur Ron Burkle, milliardaire californien amis des Clinton, qui accusa Follieri de s’être approprié (ah le vilain
garçon !) des sommes fabuleuses sur les biens sociaux de son groupe et d’un groupe de Burkle.
Après avoir méprisé les campagnes de presse, Follieri fut poursuivi judiciairement, puis par Interpol après une
longue cavale au terme de laquelle il fut retrouvé en Argentine, dans une villa appartenant au cardinal Sandri, auquel il avait demandé l’asile de l’Église.
Des millions de dollars s’étaient envolés, mais rien de très grave au fond. Car Raffaello n’avait que 30
ans : un accord à l’américaine fut passé en justice pour un emprisonnement de 4 ans contre déclaration de culpabilité. Il reconnaissait être l’unique coupable de toutes les affaires qui font
l’objet de poursuites, et reconnaissait notamment avoir abusé de l’autorité du cardinal Sodano (qui avait d’ailleurs rédigé une lettre affirmant que l’entreprise Follieri/Sodano ne devait
aucunement se recommander de lui).
Tout est bien qui finit bien. La morale ? La philanthropie !
(à suivre)