Mgr Claude Dagens a été reçu à l’Académie française le 14 mai, au fauteuil de René Rémond. Selon la tradition,
en effet, un ecclésiastique siège toujours parmi les “immortels”, depuis la fondation de l’Institut. Or, le RP Carré et le cardinal Lustiger venaient de mourir.
Rien dans cette élection qui puisse choquer, naturellement!
En revanche, j’ai été surpris de lire, dans le dossier que la “Documentation catholique” (n°2426) a consacré à l’événement cette phrase de Florence Delay, qui accueillait le nouvel
académicien:
“Les statistiques ne vous inquiètent pas davantage. Vous les estimez respectables, utiles, indiscutables, mais de là à accorder aux sondages une espèce d’autorité transcendante, non! C’est pourquoi
les visites à la Curie vaticane – comien de baptisés? combien d’ordinations? combien de conversions? – vous mettent de mauvaise humeur.” (p. 629)
J’ignore s’il est vrai que Mgr Dagens soit de mauvaise humeur quand il va à Rome. Mais, si c’est le cas, c’est tout de même préoccupant.
Mgr d’Angoulême estime-t-il que le saint-siège n’ait rien à voir dans la gestion de son diocèse? Et estime-t-il que les chiffres dramatiques des vocations et des baptêmes, qui témoignent d’une
déchristianisation rapide de la France, soient sans intérêt? En sommes-nous encore aux cocoricos triomphalistes des années 1970, où l’on nous disait que l’on avait certes perdu des prêtres et des
fidèles, mais que ceux qu’on avait désormais étaient d’une autre qualité que ceux des siècles précédents?!