Qu’il me soit permis de rappeler ce que j’ai
écrit ici
le jeudi 11 juin :
Je disais qu’administrativement, l’hypothèse de
la « disparition » de la Commission Ecclesia Dei, selon les rumeurs les plus crédibles, prendrait la forme de la « dégradation » de la cette Commission, qui donnerait
l’impression de devenir une section du Saint-Office.
J’ajoutais que, moralement, c’était l’inverse
d’une dégradation, parce que le but de la décision de Benoît XVI serait de faire que la Commission passe ainsi sous le contrôle des hommes les plus étroitement fidèles au pape, ceux qui
ne se mouchent pas sans lui demander permission, ceux dans lesquels il a totale confiance : le personnel du Saint-Office.
Un mois après, voici publié ce 8 juillet, le Motu
Proprio Ecclesiae unitatem, daté du 2 juillet, qui confirme ces intuitions. Ce document ne parle que de la préparation des voies de la réintégration
de la Fraternité Saint-Pie-X : puisque « les problèmes qui doivent être traités avec la Fraternité sont de nature essentiellement doctrinale », la Commission est désormais intégrée
à l’organisme chargé de la Foi.
On avait imaginé un Motu Proprio plus explicite au sujet de l’interprétation du Concile, qui aurait pu proposer aux principaux adversaires du Concile de le
« reconnaitre », mais en l’aseptisant au point qu’il ne serait plus « Le » Concile. Mais on a finalement jugé plus habile, au dernier étage des Palais apostoliques, de rester
prudemment dans le vague : on va discuter doctrine ; voilà tout.
Ce qui veut dire aussi, logiquement, que, pour le moment, tout continue comme avant pour les autres charges de la
Commission Ecclesia Dei (l’application de la liturgie tridentine et la gestion des prêtres tridentins).
La véritable nouvelle, comme je le disais, est donc bien le
changement de personnel. Mgr Guido Pozzo, nommé par le Saint-Père secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, en sera le véritable patron (la présidence du cardinal Levada, malade, est nominale, et
il n’est nommé aucun Vice-Président).
Guido Pozzo est originaire du diocèse de Trieste, où il est né en 1951. Prêtre depuis 1977, il est employé à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi depuis 1987. Il est aussi
secrétaire adjoint de la Commission théologique internationale et professeur à l’Université pontificale du Latran.
C’est un homme de très bonne doctrine, membre de ce que l’on appelle la « nouvelle
école romaine ».
Mgr Guido Pozzo a surtout la totale confiance du Pape.
Je le répète donc aujourd’hui : bon gré plutôt que mal gré, et plus que jamais, ce pontificat se lie à la
question de la liturgie traditionnelle.