Le pape Benoît XVI a eu l’occasion, au cours de son voyage en Terre sainte, de répéter quelques grands principes gouvernant l’action diplomatique du saint-siège dans
cette partie du monde, si cruciale pour l’histoire et l’actualité du christianisme.
Il est désormais acquis que le saint-siège reconnaît la légitimité d’Israël (c’était le cas depuis longtemps, mais cela a été officialisé par l'”Accord fondamental” du 30 décembre 1993 entre
le Vatican et l’Etat d’Israël).
La question qui se pose alors est double:
1) Quelle doit être la capitale de l’Etat hébreu (Jérusalem, comme le veut Israël, ou Tel Aviv comme le veut la quasi-totalité de la communauté internationale)? Et, corollairement, quel doit être
le statut de Jérusalem? Sur ce thème, lesaint-siège continue à privilégier un statut international pour la Ville sainte
2) Quelles doivent être les frontières de l’Etat d’Israël? Le saint-siège continue à contester les annexions israéliennes de 1967 (notamment celle de Jérusalem Est). Dans ce cadre, le statut de la
bande de Gaza et de la Cisjordanie, également annexées en 1967, est également susceptible de discussion (l’annexion de ces territoires en 1967 n’a pas été reconnue par l’ONU, mais,
depuis, Israël et les autorités palestiniennes ont posé les bases d’un accord sur une autonomie progressive et la communauté internationale semble décidée à laisser les parties en présence
s’accorder sans maintenir ses propres exigences juridiques).
Sur la question de Jérusalem, rien de nouveau n’apparaît dans les déclarations publiques de Benoît XVI, lors de son pèlerinage en Terre sainte de mai 2009.
En revanche, le Pape a déclaré le 13 mai, à Bethléem, aux autorités palestiniennes, et tout spécialement à Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne:
“Le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine dans le pays de vos ancêtres, dans la sécurité et la paix avec ses voisins, dans des frontières reconnues de
façon internationale.”
Derrière ces mots d’apparence anodine, il est donc clair que le Vatican soutient les revendications palestiniennes d’un retour aux frontières d’avant 1967.
Il convient également de noter que le Vatican prend ainsi parti dans un autre débat: il est, semble-t-il, favorable à l’établissement de deux Etats (Israël et un Etat palestinien) entre l’Egypte,
le Liban et la Jordanie (c’est-à-dire dans les frontières d’Israël postérieures à 1967, non compris le Sinaï restitué à l’Egypte en 1979).
Plusieurs promoteurs de la paix dans cette région soutiennent, au contraire, qu’il faudrait un unique Etat multiculturel, multiethnique et multireligieux.