Sur son blog Periodista digital (http://blogs.periodistadigital.com/laciguena.php/2009/06/13/p237294#more237294), dans un article de ce 13 juin, intitulé : « Préoccupation en France au sujet du nouveau nonce », un des blogueurs les mieux renseignés sur les affaires
d’Église, l’espagnol Francisco José Fernández de la Cigoña, parle de la nomination imminente du nouveau nonce à Paris, une affaires capitalissime : à ce propos, dit la Cigoña, « se
multiplient rumeurs et paniques ».
Il attire surtout l’attention sur le fait que le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, a son candidat : Mgr Renato Boccardo. Ce qu’on peut ajouter, c’est qu’il y une véritable
« campagne » en faveur de Mgr Renato Boccardo, un peu semblable à celle qu’avait menée Mgr Jordan lorsqu’il voulait devenir archevêque de Paris, ou que mène aujourd’hui, plus
discrètement, Mgr François Duthel, écarté de son poste de chef de la section française de la Secrétairerie d’État et qui ambitionne de devenir évêque aux Armées.
Francisco de la Cigoña rappelle que Mgr Baldelli, nonce à Paris, qui vient de démissionner et d’être nommé Grand Pénitencier, homme très aimé de Benoît XVI, a tenté des nominations
« classiques », et que Rome et la France savent que son remplacement à la nonciature de Paris revêt une importance majeure.
Il révèle que des noms sont avancés, comme toujours en pareille circonstance. Ce pourrait être un nonce vraiment ratzinguérien, comme Luigi Ventura, 65 ans, nonce au Canada ou Mgr Aldo Cavalli,
63 ans, nonce en Colombie (mais qui aurait peut-être plus de chances pour Madrid, ce qui conviendrait bien à la Cigoña).
Mais ce pourrait être aussi un modéré, dans la ligne du cardinal Re ou du Substitut Filoni… et dans la ligne du
cardinal Vingt-Trois : Mgr Celestino Migliore, 57 ans, actuellement en poste auprès de l’ONU, ou bien Mgr Pedro Lopez Quintana, 56 ans, nonce en Inde, ou encore Mgr Beniamino Stella,
68 ans, président de l’Académie ecclésiastique qui forme les futurs diplomates du Saint-Siège.
Le nom le plus souvent mentionné « et sans doute le pire », dit carrément la Cigoña, est celui de Mgr Renato Boccardo, 57 ans, grand ami de Mgr di Falco, évêque de Gap.
Qui est Boccardo ? Un Piémontais, homme de carrière, passé par l’Académie ecclésiastique, puis dans les nonciatures de Bolivie, du Cameroun et de Paris. (Fernando de la Cigoña rapporte que
beaucoup disent, qu’étant en poste à Paris, il était encore resté très collégien, au point que son patron, le nonce Felici, s’était vu obligé de lui interdire ses « paseos »
nocturnes).
Rentré à Rome, il devint l’assistant très aimé de Piero Marini, cérémoniaire pontifical, en même temps qu’il entrait au Conseil pour les Laïcs, où il est a été chargé de la jeunesse. Dans ce
contexte, il a été un des maîtres d’œuvre des JMJ de 1993, 1995, 1997, 2000.
Jean-Paul II le fit évêque en 2003, puis Secrétaire du Conseil pour les Communications sociales.
Il faut ajouter que, lors de l’accession au souverain pontificat de Ratzinger, ses rapports étroits avec Mgr Piero Marini, sa faveur auprès du cardinal Sodano, et d’autres raisons inconnues, ont
plongé Boccardo dans une disgrâce (relative, puisqu’il a gardé beaucoup d’amis et a été nommé au Secrétariat de l’Etat de la Cité du Vatican).
De manière étonnante, note Fernando de la Cigoña, quoique de « ligne clairement marinienne » (pro liturgie de Paul VI), il a protégé ostensiblement à Rome l’Institut du Bon Pasteur, le
dernier-né des instituts Ecclesia Dei.
La nomination de Boccardo comme nonce à Paris aurait, selon Fernando de la Cigoña, toutes les faveurs du cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la Conférence épiscopale, membre
très influent de la Congrégation des Évêques, car son arrivée à la nonciature à Paris lui donnerait des atouts considérables pour le modelage de l’épiscopat français des prochaines années :
« Il aurait en lui un collaborateur beaucoup plus facile que Baldelli dans la nomination des prochains évêques français. Ce qui serait vraiment très préoccupant ».