J’ai parlé, voici quelques jours, de la bourde du RP Lombardi sur l’appartenance du Pape aux Jeunesses hitlériennes, mais cette
bourde n’est que la dernière de nombreuses erreurs (volontaires ou non).
Deal Hudson, directeur d’Inside Catholic, un important site catholique américain d’informations (http://insidecatholic.com/Joomla/), en a
récemment répertorié six, massives, au cours de l’année qui vient de s’écouler:
1) Volant vers le Brésil, le 9 mai 2007, Benoît XVI avait été interrogé par des journalistes sur l’excommunication des hommes politiques mexicains qui venaient de légaliser l’avortement. Il avait
répondu, conformément à la loi de l’Eglise: “Oui. Cette excommunication n’est pas quelque chose d’arbitraire, mais est prévue par le Code [de droit canonique]. L’incompatibilité entre le
meurtre d’un bébé innocent et la communion au corps du Christ appartient simplement à la loi de l’Eglise.”
Le père Lombardi s’était alors (simplement!) permis de supprimer le “Oui” du pape à la question, au motif qu’aucune excommunication n’était encore en vigueur!
2) En novembre 2008, Benoît XVI s’adressa à la Conférence internationale sur la transplantation d’organes. Cette conférence, patronnée par l’Académie pontificale pour la Vie, avait été sévèrement
critiquée par plusieurs médecins et moralistes catholiques, notamment pour son manque de distance à l’égard de la notion moderne de “mort cérébrale”.
Le Pape déclara, à cette occasion, qu’il ne devait, en matière de prélèvement d’organes sur des morts, pas “y avoir le plus petit soupçon d’arbitraire” et que le “principe de
précaution [devait] prévaloir”.
La version publiée sur le site du Vatican, supervisé par le père Lombardi, considérait que les critères de “mort cérébrale” suffisaient à justifier ces prélèvements d’organes!
3) Le décret levant l’excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre, daté du 21 janvier 2009, est bien connu en France. Et la tempête médiatique qui s’en est suivie,
particulièrement alimentée par les déclarations révisionnistes de l’un des quatre, Mgr Williamson, est plus encore restée présente à l’esprit des catholiques.
A cette occasion, le père Lombardi s’est permis de “tacler” le principal négociateur romain, le cardinal Castrillon Hoyos: “Sans nul doute, a-t-il déclaré, les personnes qui ont géré la situation
n’étaient pas conscientes de la gravité des opinions de Mgr Williamson. Si quelqu’un, ici, aurait dû être au courant, c’est le cardinal Castrillon Hoyos.”
4) Autre controverse encore dans toutes les mémoires, celle qui entoura le voyage du Pape en Afrique. Benoît XVI a déclaré à des journalistes, dans l’avion qui l’emmenait vers le Cameroun, que
l’Eglise catholique était l’une des principales forces luttant contre le sida en Afrique et que la distribution de préservatifs ne suffirait pas à résoudre ce fléau, mais au contraire augmentait le
problème.
Les services du père Lombardi, pour “adoucir” la thèse de Benoît XVI, ont cru devoir dire que ce dernier avait dit: “ils [les préservatifs] risquent d’augmenter le problème”, au lieu de
“ils augmentent le problème”.
Naturellement, les journalistes présents n’étant pas des débutants avaient des enregistrements de la déclaration de Benoît XVI, qui a semblé se déjuger par cet “adoucissement”.
Depuis, le père Lombardi a prétendu que ce changement n’émanait pas de lui (et le site du Vatican donne désormais la version initiale). C’est possible, mais il reste que c’est lui qui est en
charge de la communication du Pape et personne d’autre.
5) Toujours au cours de ce voyage africain, le Pape a déclaré en Angola: “Comme elle est amèrecette ironie de ceux qui promeuvent l’avortement comme une forme de soin maternel! Comme elle est
déconcertante cette revendication selon laquelle la fin d’une vie est une question de santé reproductive!”
Le père Lombardi a alors déclaré (pourquoi? mystère!) que Benoît XVI ne parlait pas de l’avortement thérapeutique.
6) Enfin, Deal Hudson parle de ce que nous évoquions voici quelques jours sur l’appartenance du Pape aux Jeunesses hitlériennes, au cours du pèlerinage en Terre sainte.
Six “boulettes” en un an, quatre depuis le début de l’année, cela fait beaucoup!
Le père Federico Lombardi a été nommé directeur de la salle de presse du Vatican le 11 juillet 2006. Des voix de plus en plus nombreuses, à Rome et ailleurs, s’élèvent pour que son mandat s’achève
avant le 11juillet 2009.
Benoît XVI vient de s’accorder quelques jours de prière, de réflexion et de repos, à Castel Gandolfo. Il est probable qu’en sortent plusieurs nominations importantes au sein de la Curie
(notamment du côté de la commission Ecclesia Dei).
La communication du saint-siège fera-t-elle partie de ces informations? Nous le saurons bientôt. En tout cas, il est urgent que le responsable de la communication du saint-siège cesse de censurer
le Pape ou de lui faire dire le contraire de ce qu’il dit effectivement!