Le 20 janvier 2005, on apprenait que le Père Maciel, supérieur des Légionnaires du Christ pendant plus de 64 ans, ne serait pas
renouvelé dans sont mandat. Depuis plus de 10 ans, circulaient à son sujet les bruits et rumeurs les plus alarmants.
Comment, malgré tout, les Légionnaires se maintinrent-ils en grâce ? Il faut dire que, outre tout ce que nous avons énuméré, ils dirigeaient 9 universités au Mexique, une à Madrid, une au
Chili, une à Rome. Reconnus par l’ONU comme ONG, ils œuvraient partout : écoles gratuites dans les zones les plus pauvres en Amérique, en Espagne, en Bosnie… ; Centres familiaux (FAME au Mexique, FAMILIA aux États-Unis, DIFen Espagne)…
Le P. Marcial avait largement contribué au succès de la visite triomphale de Jean-Paul II au Mexique. Ce dernier, à plusieurs
reprises, avait ordonné des légionnaires dans la basilique St-Pierre.
Mais, en 1995, une plainte à la Congrégation pour la Doctrine de la foi a été déposée contre le supérieur, l’accusant d’abus sexuels pédérastiques sur de jeunes membres de la congrégation.
On parlera bientôt aussi de liaisons féminines multiples. Comme souvent, dans les scandales de ce type, il y aurait eu des glissements vers l’un des délits sanctionnés le plus gravement par le
droit de l’Église, celui de « l’absolution du complice » (le prêtre qui a commis un péché d’ordre sexuel absout ensuite celui avec lequel il l’a commis).
L’appui imprudent, qui a perduré jusqu’à l’accession de Benoît XVI au souverain pontificat, ne peut s’expliquer que par la faveur
de Jean-Paul II aux œuvres les plus vivantes. Pouvait-on croire capable de ces abus, le créateur d’un diocèse mexicain, Chetumal-Cancun, avec évangélisation systématique de cette région misérable, le bâtisseur de nombreuses églises, le créateur d’un impressionnant réseau d’œuvres de
la Légion, ou encore l’organisateur de la prestigieuse université ecclésiastique, Regina Apostolorum, à Rome ?
(à
suivre)