Les brèves qui vont suivre n’apprendront rien à des lecteurs italiens, qui ont pu suivre dans le
détail les affaires que nous allons relater dans les journaux de la Péninsule. Mais les Français ignorent souvent ces détails. Pourtant, ces derniers éclairent la période qui a précédé l’actuel
pontificat… et qui l’handicapent par ses séquelles!
Le cardinal Angelo Sodano, de 1988 à 2005, sous le pontificat de Jean-Paul II, comme Substitut du Secrétaire d’État, puis comme Secrétaire d’Etat, a été un des hommes les plus puissants de
l’Église romaine. Cet homme politique d’envergure, peu regardant sur les moyens, souvent comparé à Mazarin, a accompagné la fin de la guerre froide, avec la fin de l’empire soviétique, et aussi
la fin de la Démocratie chrétienne italienne qui vivait de cette guerre froide.
A la différence du cardinal Casaroli, homme de l’Ostpolitik, piloté par le cardinal Silvestrini, Sodano a toujours été politiquement en phase avec le pape Wojtyla : adversaire en Amérique
latine de la théologie de la libération, où il a fait une grand partie de sa carrière.
Son alliance actuelle avec le camp Silvestrini, Kasper, etc., est semblable à l’alliance stratégique du cardinal
Re, lui aussi homme de droite, avec ce même camp.
Un des pivots de la clientèle de Sodano est le cardinal Francesco Marchisano. Prêtre de Turin, il a été pendant près de 20 ans sous-secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique (où
semblent avoir été étouffés tous les avertissements concernant les affaires de pédophilie; parfois même, murmure-t-on, avec des sanctions pour les informateurs…).
Il s’est occupé du Patrimoine culturel de l’Église, de la Commission pour l’Archéologie sacrée, de la Commission pour l’Héritage culturel de l’Église, a dirigé la Fabrique de St-Pierre, pour
enfin présider depuis 2005 le Bureau du travail du Siège apostolique.
Cet un homme du « patrimoine » de l’Église qui, à tort ou à raison, a toujours été sur les listes de franc-maçonnerie qui circulent régulièrement à la Curie.
(à suivre)