Même si le programme de la visite apostolique de Benoît XVI en Angleterre, ne risque pas d’être connu avant la fin du premier trimestre de 2010, de nombreux détails commencent à sourdre dans la
presse anglaise, dont certains importants comme ce titre sensationnel de The Telegraph du 8 décembre : « Le pape va prêcher à Westminster Hall » !
C’est en effet sensationnel si l’on songe que Westminster Hall, la partie la plus ancienne (XIe siècle) du palais de Westminster, fut le lieu même où de nombreux catholiques furent condamnés à mort
et marchèrent vers le martyre : saint Thomas More (1535), saint Edmund Campion (1581), et tant d’autres…
Que Benoît XVI puisse s’exprimer devant les députés et les pairs du royaume en ce lieu si emblématique de la résistance catholique au schisme anglican et aux prétentions de l’État à soumettre
l’Église, nous plonge dans une profonde méditation.
Selon toujours The Telegraph, Benoît XVI devrait prononcer un second discours lors de son voyage apostolique en Angleterre qui devrait commencer le 16 septembre : ce sera à Oxford à
l’intention du monde de l’enseignement supérieur, dans ce fleuron de l’université catholique avant le schisme anglican.
Le voyage devrait s’achever le dimanche 19 septembre en apothéose, avec la béatification du cardinal John Henry Newman, dont il se confirme que le pape y procédera lui-même : un anglican revenu au
catholicisme et qui va avoir l’honneur des autels de la seule Église du Christ ! Cette béatification, la presse pense désormais qu’elle ne déroulera pas à Birmingham – comme je l’avais signalé
ici – mais plus
vraisemblablement dans le nouveau stade de Wembley, ce “temple” du foot, situé au nord-ouest de Londres et capable de recevoir 90 000 personnes ! Les organisateurs, tant ceux du gouvernement
britannique que du Saint Siège, voient grand pour cette cérémonie…
Benoît XVI s’apprêterait donc à appliquer à son voyage apostolique en Angleterre son principe « d’herméneutique de la continuité ». La rupture anglicane a donné des fruits amers : l’anglicanisme
est entré dans une crise qui le décompose. Le temps est venu de rappeler au bercail les brebis égarées, abandonnées ou laissé à elles-mêmes. C’est ce que le Bon Pasteur pourrait accomplir en
Angleterre. Le Tibre va-t-il se jeter dans la Tamise ?