Mgr Nicolas Thévenin, prêtre de la Communauté Saint-Martin, après avoir occupé des postes dans diverses nonciatures
apostoliques, avait été choisi par le cardinal Bertone, lors de sa nomination comme Secrétaire d’État, pour faire partie de son secrétariat personnel.
On vient d’apprendre qu’il quitte ce poste « de l’ombre » pour être nommé à la Préfecture de la Maison pontificale, en même temps qu’il devient membre du collège des protonotaires apostoliques
participants, la plus haute dignité au sein des prélats non-évêques (ils sont seulement sept). Au second titre, il entre dans la Famille pontificale et au premier dans la Maison pontificale, qui
règle l’ordre interne des Grands Appartements du Pape. Compte tenu de la retraite qu’a organisée Benoît XVI dans l’exercice de sa fonction pour mieux ménager ses forces, l’agrégation à la Maison
pontificale est un privilège aussi relevé qu’il l’était sous Pie XII.
Mgr Thévenin y prendra place après le Préfet (Mgr Harvey) et après le Régent (Mgr De Nicoló). Les officiers de la Préfecture de la Maison pontificale règlent notamment les audiences publiques du
Pape (la plupart du temps sur la Place Saint-Pierre), qui rassemblent beaucoup plus de monde encore qu’à l’époque de Jean-Paul II, de même qu’ils ordonnancent les audiences officielles du Pape,
celles des chefs d’États, des ambassadeurs, qui sont reçus au deuxième étage des Palais apostoliques. Le Préfet de la Maison pontificale, Mgr Harvey, un archevêque américain (vrai ratzinguérien,
mais plus « centriste » que Mgr Burke), est l’équivalent de l’introducteur des ambassades à la Cour de Versailles.
Mgr Thévenin est lui-même remplacé au secrétariat de Tarcisio Bertone par un prêtre italien, Roberto Lucchini, secrétaire de l’évêque d’Ivrea, qui a lui aussi fait partie du corps diplomatique du
Saint-Siège. Il est clair que ce troisième poste à la Préfecture de la Maison pontificale, présentement attribué à Mgr Thévenin, lui est donné en attente d’un autre poste, qui sera assorti de la
dignité épiscopale.
Les rapports difficiles entre certains membres du «cabinet» du cardinal Secrétaire d’État, soulignés (en gras sur son blogue !) par le vaticaniste Andrea Tornielli, sans être inexistants, ne sont
pas l’explication de cette mutation, dans la mesure où Nicolas Thévenin ne quitte pas vraiment l’équipe Bertone. Tout laisse penser qu’il recevra ensuite un poste de relief, nonciature ou autre,
avant d’autres destinées. Au moment de la reconduction dans sa charge du Secrétaire d’État qui vient d’atteindre ses 75 ans, cette nomination est l’un des signes qui montrent que Tarcisio Bertone
assied désormais plus fortement son autorité…