J’ai publié voici un mois environ un article intitulé “Forces et faiblesses de la diplomatie de Mgr Fellay”
(ici), dans lequel je revenais
sur la double version de la lettre de Mgr Fellay au cardinal Castrillon Hoyos. Voici ce que j’écrivais:
Je prends un exemple : après la levée des excommunications, il a envoyé par fax dans tous les
prieurés du monde une « lettre aux fidèles » (24 janvier 2009), contenant la citation de sa propre lettre au cardinal Castrillón (15 décembre 2008) qui avait permis la levée des
censures : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet desquels nous émettons des réserves ». Cette formulation provoqua une telle levée de
boucliers que quelques jours plus tard, une nouvelle version de cette lettre du 24 janvier citait ainsi la lettre au cardinal : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles
jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui etc. »
Un prêtre, lecteur attentif d’OV et bon connaisseur du dossier des relations entre la Fraternité st Pie X et Rome, m’a fait l’amitié de me signaler que mon article laissait trop nettement entendre
que Mgr Fellay aurait été pour ainsi dire responsable d’un “faux en écriture”. Lui-même considère plutôt que c’est la panique qui régnait à Menzingen en ce début d’année 2009, particulièrement
agité (tant par la levée des excommunications elles-mêmes que par “l’affaire Williamson”).
Je nuance donc bien volontiers mon propos: je ne tenais nullement à laisser entendre que Mgr Fellay fût duplice. Je voulais simplement faire remarquer aux lecteurs que, contrairement à ce qu’on
croit trop souvent, la direction de la FSPX dispose d’une certaine marge de manoeuvre pour dire des choses substantiellement identiques de manière différente selon les interlocuteurs (car, dans
cette affaire, si on veut bien regarder la question sereinement, on pourra observer que l’essentiel tient dans la possibilité d’une discussion des points litigieux de Vatican II – et je crois, au
demeurant, que cet essentiel ne posera pas de problème à la partie romaine!).