Commentant l’affaire “Juan Williams”, le journaliste catholique Tim Drake, revient, dans un excellent petit papier titré « Les voix que NPR ne veut pas vous faire entendre», et publié sur son blogue hébergé par le National Catholic Register – à ne pas confondre avec l’hebdomadaire dissident National Catholic Reporter –, sur les “méthodes” journalistiques de la National Public Radio (NPR), ce réseau radiophonique financé par le contribuable américain et qui, en matière idéologique, n’a rien à envier à nos “France” Inter, “France” Info, “France” Culture et autres stations du “service public” de Radio France, payées par le contribuable français…
« Toute cette controverse qui environne le licenciement inexcusable par NPR du journaliste Juan Williams, me rappelle une expérience que j’ai eue avec ce réseau voici quelques années.
Une journaliste de NPR préparait un reportage sur ce qui entraîne des gens à cesser de voter pour les candidats du parti politique de leurs parents et à voter pour les candidats d’un autre parti. J’ai adressé par courriel à la station une idée. La station fut intéressée et elle m’envoya une journaliste à la maison avec son équipement d’enregistrement digital.
Nous nous sommes assis à la table de la salle à manger et j’ai expliqué pourquoi je n’avais pas abandonné le parti politique de mes parents [1], mais que c’est ce parti qui m’avait abandonné. J’ai aussi expliqué combien cette décision m’était vraiment personnelle, grandement stimulée par l’acceptation par ce parti de l’avortement, et je lui ai confié avoir été moi-même en grand danger d’être avorté dans le sein de ma mère, ne pouvant dès lors en conscience défendre un parti politique qui s’était opposé à ma propre existence.
Dès que j’ai eu prononcé le mot d’avortement, j’ai pu voir quelque chose passer dans le regard de la journaliste. Ce fut, comme l’a expliqué Juan Williams, comme si j’avais franchi « la ligne jaune ». L’opinion que j’exprimai n’était pas une opinion soutenue par NPR. J’ai su, tout de suite, que cet entretien ne serait jamais diffusé.
Pas besoin de dire que la journaliste eut tôt fait de mettre fin à cet entretien. J’ai laissé passé quelques jours dans l’attente de nouvelles de cette journaliste. À la fin, l’émission finit par être diffusée mais sans qu’aucun de mes commentaires ne soit utilisé.
Quand j’ai demandé pourquoi, la journaliste m’expliqua par courriel que le producteur avait décidé qu’il fallait traiter avec humour ce sujet.
Humour ou pas, je n’ai pu m’empêcher de m’interroger : la chaîne de radio ne pratiquait-elle pas une forme de censure en refusant de diffuser une opinion avec laquelle elle n’était pas d’accord. Je m’interrogeais sur son parti pris. Quiconque a passé du temps à écouter ses émissions et ses entretiens – même l’émission « Prairie Home Companion » [2] – devra admettre que la chaîne a véritablement un programme particulier.
C’est évident pour moi qu’elles sont nombreuses les voix dont NPR ne souhaite pas qu’elles s’expriment et qu’elles soient entendues par ses auditeurs. Et avant tout les voix des plus fragiles d’entre nous : les enfants à naître. Mais elle est aussi rétive à nous faire entendre celles des Américains conservateurs, des fidèles et croyants catholiques, de ceux qui s’opposent à cette folle course de la culture vers le précipice. Il n’est vraiment pas possible de soutenir que NPR est un réseau sans parti pris qui représente les différents types d’électorats au service desquels elle est supposée être.
Juan Williams n’est pas tout seul. Il est en bonne compagnie. Il a été licencié pour avoir exprimé un sentiment qui va à l’encontre du programme du réseau de radios publiques le plus subventionné par l’argent du contribuable.
Parce que nous sommes les vrais “propriétaires” de la radio publique, nous avons tous les droits non seulement d’exprimer notre scandale mais d’exiger mieux de ce réseau. Nous pouvons “voter” en ne soutenant pas ce réseau, soit au travers de nos dons personnels, soit au travers de nos impôts. Nous devons faire savoir à nos élus que nous sommes désormais las des partis pris d’un réseau qui n’autorise qu’un seul point de vue. Si c’est vraiment un réseau que chacun d’entre nous “possède”, alors c’est un réseau qui devrait offrir à chacun un espace pour exprimer ses opinions. »
Il y a eu beaucoup de déclarations ces tout derniers jours, notamment de responsables du parti Républicain, allant dans le même sens : la suppression de tout financement public de NPR qui ne sert pas le public, mais est au service d’une idéologie.
1. Il s’agit évidemment, sans qu’il soit nommé, du parti Démocrate.
2. Émission de variétés en direct, animée par Garrison Keillor.
Je suis l’affaire via CNN,édifiant!Et dire que Juan Williams est noir et pas vraiment conservateur,considérations qui doivent s’effacer devant la religion de paix!Le politiquement correct n’a pas fini de nous en faire voire de toutes les couleurs!Ou est le NAACP,ou est le black caucus?
NPR diffuse bien évidemment des opinions contraires aux opinions de ses journalistes qui sont il est vrai majoritairement de gauche. Des témoignages dissonants comme le votre sont très souvent entendus à l’antenne