Benoît XVI a nommé ce jour Monseigneur Robert W. McElroy, curé de la paroisse St.
Gregory du comté de San Mateo (archidiocèse de Francisco, Californie), évêque auxiliaire de San Francisco.
Le nouveau prélat, né en 1954, fut ordonné prêtre pour l’archidiocèse de San Francisco en 1980.
C’est un personnage intelligent mais “complexe” qui va désormais être appelé à seconder l’archevêque George Niederauer qui atteindra ses 75 ans en juin 2011.
Ancien étudiant de Harvard University et de Stanford University – où il a obtenu son doctorat en sciences politiques –, diplômé en éthique de la
Grégorienne, Mgr McElroy est l’auteur de deux ouvrages remarqués : The Search for an American Public Theology ; The Role of John Courtney
Murray (Paulist Press, 1989) et Morality and American Policy : The Role of Ethics in International Affairs (Princeton University Press, 1992). Dans ce
dernier livre, il dénonçait, notamment, les bombardements américains sur Dresde en 1945, comme excédant les normes morales, alors que dans le premier il se montrait plutôt élogieux pour le R.P.
John Courtney Murray, S.J., l’artisan principal de la déclaration sur la liberté religieuse de Vatican II…
Défenseur de Benoît XVI dans son traitement du problème des prêtres pédérastes, le nouvel auxiliaire de San Francisco s’est montré sévère, en avril de cette année, contre les
évêques qui se sont révélé incapables de corriger les prêtres abuseurs. On le sait aussi, depuis un article de 2007 dans America, hostile à l’opération militaire des
États-Unis en Irak en ce qu’elle a de contraire à la théorie de la juste guerre. D’un autre côté, Mgr McElroy est assez peu convaincant dans sa tentative d’appeler à une très
grande prudence dans le refus de la communion sacramentelle aux hommes politiques catholiques notoirement et publiquement favorables à l’avortement. Insoupçonnable en matière de défense de la
vie, la position personnelle du nouvel évêque sur cette question s’éloigne sensiblement de celle d’autres prélats américains : Burke, Myers, etc., par crainte,
justifiée politiquement, qu’on ne confonde la position de principe de l’Église avec l’alignement sur un camp politique (les Républicains en l’occurence) ? N’empêche qu’il y a là un problème sur
lequel il faut bien admettre l’absence d’unité théorique et pratique dans l’épiscopat américain, et que les réflexions de Mgr McElroy n’ont guère contribué à faire
avancer.