Le nouveau président (Carrasco de Paula) et l’ancien (Fisichella) en 2009
Les opinions exprimées par Mgr Rino Fisichella, comme président de l’Académie pontificale pour
la vie (APV), lors de la tragique affaire de la « fillette de Recife », avaient créé un énorme mécontentement dans les mouvements pro-vie internationaux et notamment aux
États-Unis (Human Life International, American Life League…), alors que la presse laïciste internationale, elle, avait salué « l’avancée » de la position de
l’Église qui aurait reconnu, en interprétant les propos de Mgr Fisichella, la licéité, en certains cas, de l’avortement dit « thérapeutique ». Les précisions apportées par la
Congrégation de la doctrine de la foi, rappelant la doctrine traditionnelle et immuable de l’Église, n’avaient pas vraiment convaincu l’opinion publique pro-vie, l’archevêque
Fisichella ayant refusé de rétracter ses propos et même d’en débattre avec de nombreux membres de l’APV, aggravant la division de cette institution si utile, et
poussant même certains membres de grande réputation internationale à exiger la démission du président.
Le départ “précipité” de Mgr Fisichella de l’APV, dès lors qu’il est nommé à la tête du tout nouveau Conseil pontifical pour la nouvelle
évangélisation (sans toutefois que ce dicastère existe formellement puisque le motu proprio l’instituant n’est toujours pas rédigé ni signé par le pape), peut, évidemment,
s’interpréter comme une illustration de l’adage romain promoveatur ut moveatur (promouvoir pour éloigner), et le souci de “recoller” au plus vite les “morceaux” d’une
APV déchirée. Généralement, on créé un organisme puis on y nomme quelqu’un… Les choses semblent avoir été faites à l’envers dans ce cas.
Bon, nous verrons bien quelle sera exactement la mission de l’archevêque quand nous saurons exactement qu’elle est celle de ce nouveau dicastère.
L’intérêt, désormais, est focalisé sur le nouveau président de l’APV nommé par le pape : l’espagnol Ignacio Carrasco de Paula qui a le titre de
Monseigneur et qui était, si je me souviens bien, le chancelier de l’APV.
Un autre Monseigneur et un autre Ignacio, Ignacio Barreiro, directeur à Rome de Human Life International (HLI), a accueilli
avec satisfaction cette nomination, convaincu qu’elle va restaurer « l’unité » de l’APV.
Barreiro a été un étudiant de Carrasco de Paula, qui est docteur en médecine et professeur de bioéthique à l’Université de la Sainte-Croix de
Rome et directeur de l’Institut de Bioéthique de l’Université du Sacré-Cœur de la Ville Éternelle. Pour le directeur de HLI à Rome, Carrasco de
Paula a la meilleure « formation » pour assumer la présidence :
-
« Il fut mon professeur à la Sainte-Croix, et j’estime hautement ses capacités professionnelles et
universitaires. Je n’ai aucun doute qu’il est un théologien orthodoxe, absolument fidèle au Magistère de l’Église. J’ai l’espoir que les choses vont à présent et de nouveau bien se passer.
»
Un espoir que je partage…