Il n’entend ni n’écoute
C’était le 10 juillet 2009. Voici un an, jour pour jour. Après bien des tergiversations et reports de la part de
l’équipe de la Maison Blanche, Obama rencontrait enfin Benoît XVI au Vatican… Comme l’écrivait hier un journaliste américain, il est peu probable qu’on tire
aujourd’hui des feux d’artifices des deux côtés de l’Atlantique pour marquer cet anniversaire. Les relations entre les deux États sur les grands dossiers internationaux ne sont vraiment pas au
beau fixe : elles sont pires qu’exécrables, elles sont quasiment insignifiantes à tel point que l’ambassadeur Miguel Diaz a pris une couleur muraille. Sur l’immense dossier de la
défense de la vie et de la dignité humaine dans le monde, les positions de l’administration américaine et celles du Saint Siège sont évidemment aux antipodes, ni conciliables ni négociables.
L’affaire de l’ObamaCare n’a pas peu contribué à “plomber” les relations, même si elle aura eu pour avantage de faire un peu mieux comprendre et admettre dans les bureaux de la
Curie romaine la position de principe de l’épiscopat américain à savoir qu’un bien (un supposé meilleur accès à la santé pour tous) ne peut pas sortir d’un mal (le financement de l’avortement
avec l’argent des impôts et l’estompage du respect de la clause de conscience). Cela semble évident aujourd’hui – sauf évidemment pour les religieuses débâchées de la LCWR ou de
la Catholic Health Assocition –, mais cela ne l’était pas voici un an et plus : la communication du Saint Siège (Salle de presse, Osservatore Romano…) s’étant à
plus d’une reprise montrée disons “inattentive” – pour rester poli – aux vrais enjeux du débat législatif aux États-Unis et aux mises en garde de l’épiscopat américain. Les menaces aujourd’hui de
plus en plus visibles que l’administration Obama fait désormais peser sur l’existence même des hôpitaux catholiques (15 % des lits) ne va pas arranger les relations dans un
avenir prévisible.
Une première rencontre – et la seule à ce jour – fortement médiatisée à l’époque, mais dont l’absence de conséquences concrètes semble montrer qu’elle ne fut, au fond, que
médiatique.