Le grand pèlerinage d’Anne-Marie Michel pour la vie, de Québec au sanctuaire de Notre-Dame de
Guadalupe (Mexique) en traversant les États-Unis, a commencé le 27 mai : 5 000 km à pied ! Un entretien qu’elle a accordé à Anita S. Bourdin de l’agence Zenit et
publié dans son service français du 9 juin, nous en apprend un peu plus sur cette étonnante personnalité. En voici de longs extraits.
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Zenit – Anne-Marie Michel, vous êtes en route pour votre “Marche pour la vie” du Canada au Mexique. Comment vous
est venue l’idée ?Anne-Marie Michel – Ce fut une longue gestation ! Adolescente, je rêvais déjà de partir avec mon sac a dos pour un voyage, une aventure humaine, spirituelle et sportive. Mais je n’avais pas de
projet concret ni précis. Ce n’était pas mûr en moi. Je lisais cependant des récits de voyages comme Africatreck de Sonia et Alexandre Poussin ou
L’Axe du loup de Sylvain Tesson, La longue Marche de Bernard Ollivier, ou encore À marche forcée de
Slavomir Ravicz. Ces aventures donnaient des démangeaisons à mes gros godillots et nourrissaient en moi ce vieux rêve, cette soif d’un certain absolu. Par ailleurs, je
connaissais la Vierge de Guadalupe depuis longtemps, je savais qu’elle était la patronne des enfants à naître et j’étais sensible aux questions de la vie. Puis, en septembre
2008, je suis partie en Israël avec Radio Espérance où je suis permanente. Dans l’avion qui nous ramenait de Tel Aviv à Lyon, brutalement me tombe du ciel cette question :
“Tiens, combien y a-t-il de kilomètres entre Québec et Notre-Dame de Guadalupe ? Cela constituerait un super American way for life” ! Surtout, l’idée
de ce périple pour la vie, à son commencement, me taraudait jusqu’à ce que j’en parle à un ami prêtre. Parfaitement au courant de ma situation personnelle, douloureuse a bien des égards, il me
dit : “C’est une bonne idée.” Huit jours plus tard, il renchérit : “Plus je pense à votre projet dans la prière, plus je me dis que c’est une très bonne idée.” J’ai alors compris que le Bon
Dieu était “dans le coup”.Zenit – Quel est votre but ?
Anne-Marie Michel – Mon but est double : c’est un pèlerinage pour la vie telle que la défend l’Eglise catholique et une route d’évangélisation car la Vierge de Guadalupe a été
nommée “Étoile de l’évangélisation” par Jean-Paul II en 1979.Zenit – Quels sont vos moyens ?
Anne-Marie Michel – Outre mes économies personnelles, des amis désirant parrainer mon voyage m’ont aussi adressé des dons. Mon seul sponsor est le courtier d’assurance Assurethic
qui cherche dans ses contrats une optique favorable à la vie. Et c’est Assurethic qui m’a offert l’assurance de ce périple.Zenit – Au Québec, il y a le grand sanctuaire de Saint Joseph (frère André Bessette pourrait être bientôt canonisé) et à Mexico Notre-Dame de Guadalupe: pourquoi le choix
de ce point de départ et de ce point d’arrivée ? -
Anne-Marie Michel – Deux raisons pour partir de Québec : la première est que j’y suis allée il y a deux ans pour couvrir pour Radio Espérance le 49ème Congrès
Eucharistique International. Coup de foudre pour la Belle Province. La deuxième est plus historique. La ville de Québec est un point de départ des missionnaires qui ont évangélisé
l’Amérique du Nord.Zenit – Concrètement, comment organisez-vous votre “marche” et quelles sont vos étapes (la météo !) ?
Anne-Marie Michel – J’ai voulu partir dans l’octave de la Pentecôte, espérant ainsi que l’Esprit Saint me guide et m’inspire. Je suis arrivée a Québec le 25 mai en avion et j’ai commencé a
marcher le jeudi 27 mai. Il y a 5 000km et je prévois une moyenne de 20km par jour soit environ 250 jours c’est-à-dire un peu plus de huit mois. Je n’exclus cependant pas de prendre un vélo
pour certaines zones des Etats-Unis, mais rien de déterminé à ce jour.
Ce mois de mai au Québec fut plus chaud que les moyennes saisonnières. Mais le jour le plus pluvieux coïncida avec mon premier jour de repos : le Bon Dieu prévoit bien les choses !
L’arrivée à Mexico se fera au plus tard en janvier 2011. L’itinéraire se résume à un trait sur ma carte que je détaille au jour le jour au gré des événements.Zenit – Envisagez-vous des partenariats avec les media américains ? Comment “communiquer” sur votre marche ?
Anne-Marie Michel – Mon principal moyen de communication est mon blogue. Les contacts avec les médias américains se développent au fur et a
mesure de la marche et des rencontres. En France, des liens avaient déjà été faits avant mon départ (…).Zenit – Comment prévoyez vous votre “atterrissage” ?
Anne-Marie Michel – En douceur ! Avec sans doute une visite (en bus, cette fois !) du Mexique. Puis, je retourne à Québec pour me reposer et voir l’hiver canadien ! Puis retour en
France pour reprendre mon travail. Je souhaite bien sûr communiquer sur mon voyage à mon retour et témoigner de ce que j’aurai vécu.Zenit – Comment a réagi votre entourage ?
Anne-Marie Michel – Quelques rares oppositions claires, mais leur argumentation laissaient à désirer. Paradoxalement, ces oppositions m’ont plutôt encourager. Mon père, lui-même grand pèlerin
devant l’Eternel, ne pouvait pas ne pas m’encourager malgré une certaine inquiétude naturelle. Il m’ a partagé son expérience et se passionne aujourd’hui pour cette route pour la vie ! Enfin,
mes amis, d’abord suffoqués (!), ont finalement été conquis et beaucoup ont décidé de me parrainer financièrement et spirituellement. Sans eux, je n’aurais jamais pu partir. Ma marche est donc
aussi pour eux.Zenit – Et pour les anecdotes et les photos ?
Anne-Marie Michel – Rendez-vous sur mon blogue !
Go Anne-Marie, go, go, go !