On se souvient que sœur Carol Keehan, la présidente de la Catholic Health Association
– qui vient d’être sévèrement “étrillée” par l’archevêque Raymond Burke , les évêques de
Providence (Rhode Island) et de Madison (Wisconsin) –, avait estimé
que la version sénatoriale de l’ObamaCare n’introduisait ni n’augmentait le financement fédéral pour l’avortement, contrairement à l’avis motivé de la Conférence épiscopale
américaine. Cela lui valu un beau stylo de la part d’Obama,
mais surtout de fournir un prétexte tout trouvé à un autre groupe dissident, Network, lui aussi dirigé par une religieuse, sœur Simone Campbell, de trousser une
lettre de soutien à l’ObamaCare, qui fut signée par d’autres organisations de religieuses dissidentes : la Leadership Conference of Women Religious – par
ailleurs très hostile à la visitation ordonnée par Rome des religieuses apostoliques des États-Unis –, mais aussi par les Sisters of St. Joseph 1, à
Baden (Pennsylvanie), la maison mère, elle, étant située sur le territoire du diocèse de Pittsburgh (Pennsylvanie). Cette lettre fut bien sûr adressée à tous les membres du Congrès pour les
presser de voter l’ObamaCare malgré l’opposition des évêques américains…
Au début de ce mois, les Sisters of St. Joseph de Baden se sont adressées au diocèse de Greensburg pour obtenir son soutien dans une campagne de recrutement de nouvelles
religieuses. Mal leur en a pris ! car Mgr Lawrence E. Brandt, l’évêque diocésain, ne l’entendant pas de cette oreille, a fait savoir par son vicaire général, Monseigneur
Lawrence Persico le 8 avril, qu’aucun bâtiment diocésain, qu’aucune paroisse et qu’aucun organe de presse du diocèse n’apporteront leur soutien « à une communauté de
religieuse qui a pris position contre les évêques des États-Unis, en ayant été signataire du document Network. »
Les religieuses sont évidemment « attristées » de cette décision. Pas moi. Elles ont, comme de bien entendu, été pleurer auprès des progressistes catholiques, notamment du
National Catholic Reporter qui a cru pouvoir, dans son édition du 15 avril, faire la leçon à l’évêque : ce qui lui a valu une ferme réponse de Mgr
Brandt qui estime « que ce contexte de dissidence et d’opposition publique aux évêques catholiques ne fournissaient pas un terrain propice aux vocation. » Fermez le
ban.
1. La congrégation des Sœurs de Saint-Joseph fut fondée au Puy, en France, en 1650. Des religieuses française s’établirent aux États-Unis dès 1836.
La congrégation américaine s’organisa en 1860 et fut officiellement reconnue par le Saint Siège trois ans plus tard.