Dans une forte intéressante analyse publiée le
28 avril sur CatholicCulture, Phil Lawler nous livre ses prévisions. Elle suscitent bien des réflexions. En voici la traduction.
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« En 1662 (la même année où Paris fut élevé au rang d’archidiocèse, pour mettre les choses dans une perspective
historique), la Propaganda Fide fut créée au Vatican. Connu habituellement de nos jours comme Congrégation pour l’évangélisation, ce dicastère a pour responsabilité de suivre la
propagation de l’Évangile dans les territoires de mission, comme par exemple l’Afrique. -
Il a été rapporté que le pape Benoît XVI vient de décider qu’un nouveau dicastère était nécessaire
pour coordonner la réintroduction de l’Évangile dans les sociétés sécularisées d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord.
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En attendant, dans des pays que nous qualifiions traditionnellement de “territoires de mission”, et tout spécialement
en Afrique, l’Église croît à une allure vertigineuse. -
Dès lors, où les missionnaires sont-ils le plus urgemment attendus aujourd’hui ? En Afrique ou en Europe ? En Afrique
ou en Amérique du Nord ? -
Depuis le tournant du début du XXIe siècle, la population catholique en Afrique a augmenté de 33 %. Votre
diocèse, votre paroisse ont-ils augmenté d’un tiers sur cette période ? Les miens certainement pas. -
Mais alors, pourquoi pas ? Est-ce parce que l’Église en Afrique dispose de plus de ressources financières ? Non.
Parce qu’elle a plus d’accès à la communication moderne ? Non. Parce qu’elle a plus d’influence politique ? Plus d’écoles paroissiales ? Plus de collèges catholiques ? Plus d’identification
historique avec la culture ? Non, non, non et non. C’est nous autres catholiques qui disposons de ces évidents avantages matériels. Mais ce sont eux qui obtiennent des résultats. -
C’est peut-être une implification excessive, mais je pense que la principale raison de ce succès africain et de ce
déclin européo-américain, tient à une question d’attitude. Les catholiques africains attendent de l’Église qu’elle croisse, alors que les catholiques européens et américains se contentent
d’espérer de pouvoir se maintenir sur des territoires gagnés à la foi voici bien longtemps. -
Mais cette approche défensive ne pourra – ne peut – réussir. Dans le champ de l’évangélisation, comme dans la vie
spirituelle personnelle, on ne peut pas se contenter de la neutralité. Si vous n’avancez pas, vous êtes assurés de reculer. Et sitpot que la vitesse sociétale change, sitôt que la tendance à la
sécularisation envahit vraiment tout, ces principes deviennent de plus en plus évidents. Si vous êtes dans un flot à fort courant, vous ne pouvez même pas nager sur place dans l’espoir de ne
pas bouger, vous devez nager contre le courant pour rester sur place. -
Nager contre le courant : s’il est bien vrai que le pape envisage de lancer une Congrégation pour la nouvelle
évangélisation, alors cela pourrait lui servir d’énoncé de mission. »