Confession générale ! Je dois avouer – mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa… – que je ne suis pas toujours
époustouflé par les prouesses, en matière de communication, du P. Federico Lombardi, S.J., le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège. Faute avouée est à moitié pardonnée.
L’autre moitié, qui me vaudra je l’espère absolution totale, est de vous livrer un extrait d’une « réflexion » que le directeur a fait paraître aujourd’hui sur la page web de
Radio Vatican, « À propos des abus sexuels ».
Le P. Lombardi y reproche aux médias, « surtout ceux des pays où l’Église est très présente », de ne pas beaucoup aimer « la vérité et la juste évaluation » –
on admirera la litote du Père jésuite – et de « ne pas avoir suffisamment approfondi la problématique » des abus sexuels et de s’être laissé « porter trop facilement à la critique
». Mais voici le morceau de choix dont je vous prie de conserver la mémoire si l’on vous agresse sur le sujet :
-
« Des documents comme le Rapport national américain 1 sur le mauvais traitement
des enfants, devraient être mieux connus afin de comprendre les dimensions du problème, où sont les points critiques et les interventions sociales d’urgence. En 2009 aux États-Unis ont été
identifiés 62 000 auteurs d’abus commis sur mineurs, le groupe des prêtres catholiques étant tellement réduit qu’il n’a pu être proportionnellement quantifié. »
Les lecteurs attentifs d’americatho le savent déjà, puisque j’ai publié ici le nombre d’allégations d’abus sexuels sur mineurs commis par des
membres du clergé américain en 2009 : six ! soit 1 sur 12 000 ou 0,00009 %… une fraction en effet difficilement quantifiable. Pour remettre les choses en perspectives, même si 6
cas – même si ce ne sont en tout ou en partie que des allégations ¬– c’est évidemment 6 cas de trop.
1. Le P. Lombardi fait référence au 2009 Annual Report du bureau
de la protection de l’enfant et de la jeunesse de la Conférence épiscopale américaine, déjà en lien sur mon article en hypertexte.