Bill Donohue, le président de la Catholic League, a fait paraître aujourd’hui un
communiqué sous ce titre en relation avec un long article du cardinal américain William Levada (photo ci-dessus), préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi,
publié dans le Catholic San Francisco, organe officiel de cet archidiocèse de Californie dont il fut l’ordinaire avant d’être appelé à Rome par Benoît
XVI.
-
« Le cardinal Levada s’en prend directement au New York Times pour la
manière dont il a couvert l’affaire des abus du P. Murphy du Wisconsin. Commentant l’article de Laurie Goodstein, Levada écrit : “L’argument de l’article
de Goodstein, toutefois, est d’attribuer le non renvoi [du P. Murphy] au pape Benoît [XVI] et non pas aux décisions diocésaines de cette
époque”. -
Le cardinal Levada a tout à fait raison. Le méfait, dans cette affaire, se situe dans le Wisconsin.
Pourquoi est-ce que les familles des victimes ont attendu quinze longues années pour signaler les abus ? Pourquoi les autorités civiles ne furent-elles pas convaincues par ce qu’elles avaient
découvert ? Pourquoi l’archevêque de Milwaukee, Rembert Weakland, a attendu près de deux décennies avant de prendre contact avec le Vatican ? -
La manière dont Weakland a géré les affaires d’abus sexuels est dans les annales. En 1984, il
stigmatisa comme « calomniateurs » ceux qui avaient signalé des cas d’abus sexuels de prêtres (il fut débouté par les tribunaux pour cela). Dix ans plus tard, il accusa ceux qui
signalèrent de tels cas de « moucharder ». Et, bien sûr, il dut démissionner 1 quand son amant, un homme de 53 ans, révéla que Weakland lui
avait réglé 450 000 $ pour arrêter une action judiciaire pour agression sexuelle sur sa personne (Weakland préleva cet argent sur les fonds archidiocésains). On peu parier à
coup sûr que si Weakland avait été un conservateur théologique – et non un champion du progressisme – les médias (y compris le National Catholic Reporter et
Commonweal) lui seraient tombés dessus. -
Nous aimerions bien aussi savoir de Laurie Goodstein pourquoi elle a attendu jusqu’au mercredi 30
mars pour interroger le P. Thomas Brundage [voir ici et là], le prêtre qui
présidait le procès de Murphy ? Brundage a dit que le pape, alors cardinal Ratzinger, n’avait absolument rien à voir avec l’affaire
Murphy. Et nous aimerions savoir pourquoi Weakland n’a jamais donné à Brundage la lettre qu’il lui a écrite lui demandant d’arrêter le procès
? -
Il y a des choses sales dans l’affaire Murphy, mais elles sont aux États-Unis, pas à Rome.
»
Weakland est toujours vivant et a même publié un bouquin en juin 2009, A Pilgrim in a
Pilgrim Church : Memoirs of a Catholic Archbishop (pèlerin dans une Église en pélerinage : mémoires d’un archevêque catholique), où il admet son homosexualité. Qu’attend-on pour le
faire taire ! Ne faut-il pas, une bonne fois pour toutes, nettoyer les écuries d’Augias ?
1. Pas d’accord avec l’ami Donohue ! Weakland n’a pas volontairement démissionné ni n’a été “démissionné”. Né le 2 avril 1927, il
a quitté ses fonctions d’archevêque le 24 mai 2002 : il présenta sa démission à 75 ans conformément au canon 401 § 1. À noter que Weakland ne fut pas nommé évêque par
Jean-Paul II, comme je l’ai lu ici ou là, mais par Paul VI.