En une heure de séance, l’affaire a été entendue. Le cocktail de mensonges et de trahisons, d’intérêts personnels et de naïvetés de ces derniers jours l’a emporté sur les mises en garde
épiscopales et des mouvements pro-vie. Le breuvage léthal de l’ObamaCare a été approuvé par la Chambre des Représentants : les Américains vont devoir l’avaler. Et c’est un breuvage
abortif. Je vous livre, à chaud, la réaction de Steve Jalsevac, le fondateur de LifeSiteNews, et le premier article de fond de John Jalsevac de cette même agence
d’information.
l’assurance-maladie.
En fin de comptes, et au moment où c’était le plus important, les Démocrates pro-vie on trahi tous les Américains qui leur avaient fait confiance pensant qu’ils tiendraient le cap des principes.
Ils n’ont pas maintenu ce cap et ont trahi pour des promesses très probablement sans suite.
Les responsables de l’Église catholique doivent désormais comprendre, plus que jamais auparavant, qu’existe un énorme problème avec différentes responsables et organisations catholiques qui ont
joué un rôle crucial pour procurer cette augmentation massive du pouvoir anti-vie de l’État. Une réflexion des plus sérieuse est nécessaire pour comprendre comment il a été possible que se
développe une situation où l’autorité de l’Église a été si complètement et si publiquement rejetée. »
Stupak.
Samedi soir, le Congrès des États-Unis a approuvé par 219 voix contre 212, le projet de loi pro-avortement Démocrate réformant le système de santé.
Le projet de loi a pu progresser à la Chambre après que le député Bart Stupak a annoncé plus tôt dans l’après-midi que lui-même et son groupe de Démocrates, qui en avaient tenu pour une
rédaction excluant le financement de l’avortement, ont conclu un arrangement avec la Maison Blanche. Cet arrangement comprend la promesse un Ordre exécutif [décret présidentiel] d’Obama
dont Stupak a dit qu’il maintiendrait l’amendement Hyde dans la réforme du système de santé, et empêcherait le financement de l’avortement.
Le groupe des Démocrates mené par Stupak a alors promis de jeter son poids pour l’acceptation du projet de loi, permettant de dépasser le seuil des 216 voix nécessaires pour le transformer
en loi.
Cet arrangement autour d’un Ordre exécutif a toutefois été unanimement condamné par les partisans pro-vie, y compris le National Right to Life Committee [NRLC] et la Conférence
des évêques catholiques des États-Unis [USCCB], comme déplorablement inadéquat.
NRLC a publié un communiqué dimanche après-midi, après l’annonce choquante de Stupak qu’il voterait le projet de loi, dans lequel on lit : “L’Ordre exécutif promis par le président
Obama n’a été annoncé que comme coup politique. Il ne change rien. Il ne corrige aucune des dispositions gravement pro-avortement du projet de loi. Le Président ne peut pas corriger une
loi par un Ordre exécutif, et les tribunaux fédéraux appliqueront ce que dit la loi.”
L’USCCB a manifesté son accord avec l’estimation de NRLC, soulignant que “seul un changement dans la loi passée par le Congrès et non un Ordre exécutif, peut commencer à traiter de
ce très grave problème (le financement de l’avortement) dans le projet législatif.”
Marjorie Dannenfelser, la présidente de Susan B. Anthony List, a annoncé cet après-midi que son organisation ne remettrait pas au député Stupak sa récompense de “Défenseur de
la Vie”, qu’elle avait l’intention de lui accorder lors de son gala annuel de mercredi prochain.
“Je veux être très claire, a-t-elle déclaré, tout député, y compris le député Stupak, qui vote pour cette réforme du système de santé ne peut plus se dire ‘pro-vie’”.
Dannenfelser a souligné que la preuve qu’un Ordre exécutif est inadéquat pour protéger la vie, c’est que les législateurs pro-avortement approuvent cet Ordre.
Samedi soir, le député pro-avortement DeGette avait déclaré au Huffington Post : “S’il y avait un Ordre exécutif disant qu’on ne va pas utiliser des fonds fédéraux dans le
projet de loi pour payer pour des avortements, cela m’irait parfaitement”.
Ce dimanche, le député Wasserman Schultz avouait à Megyn Kelly de Fox News “qu’un Ordre exécutif ne peut pas modifier la loi”.
Planned Parenthood a condamné l’Ordre exécutif du Président, mais a également déclaré qu’il était “reconnaissant” que cet Ordre ne soit pas l’équivalent de la rédaction originale de
Stupak. “Alors, tout en regrettant que ce projet d’Ordre exécutif ait donné l’imprimatur du Président à la rédaction du sénateur Nelson, nous sommes reconnaissants qu’il ne reprenne
pas l’interdiction de [financement de] l’avortement de Stupak”, précise une déclaration de Planned Parenthood.
Tony Perkins, président du Family Research Council, a exprimé sa déception du résultat du vote de samedi soir, et a vilipendé Stupak et ses compagnons Démocrates pro-vie,
pour leur volte-face de dernière minute.
“Quelques membres démocrates qui avaient un bon dossier pro-vie ces dernières années ont aujourd’hui tourné le dos à ces principes et on préféré faire confiance au Président le plus
pro-avortement de notre Histoire et à son ministre de la Santé également pro-avortement, Kathleen Sebelius” a déclaré Perkins.
“Le Président sait bien que sa promesse n’aura pas le poids d’une loi statutaire, et que cela ne vaut pas le prix du papier sur laquelle sa promesse est imprimée. Tout Ordre du Président est
destiné à tomber rapidement devant les tribunaux des États-Unis, si c’est Ordre n’est pas annulé par Obama lui-même”.
“Le mépris du Président pour les enfants à naître n’est pas une surprise. C’est la trahison de ceux qui se sont battus pour la vie dans son parti, qui nous choque le plus. En particulier le
député Bart Stupak (Démocrate, Michigan) qui avait vaillamment mené la bataille dans ce débat, mais qui a plié au moment le plus important”.
“Nous ne sommes pas naïfs”, a déclaré Penny Lance, directeur général de Concerned Women for America (CWA). “C’est le plus grand développement du financement de l’avortement
depuis Roe vs. Wade. Et la faible promesse d’un Ordre exécutif du Président peut rassurer des Démocrates ‘pro-vie’ comme le député Bart Stupak (…) et le faire voter ce projet de loi
mais, en bout de compte, une promesse si illusoire ne vaut même pas le papier sur laquelle elle est écrite. Les arrangements et les compromis d’arrière-boutique n’adouciront pas le coup de cette
attaque contre la vie et la liberté telle que nous la connaissons et telle que nous en profitons. Les Américains ne vont pas oublier ces membres du Congrès qui ont refusé de les écouter. Ils
feront entendre leurs voix en novembre…” »
1. Il faut entendre ici « Chambre des Représentants » qu’il est d’usage aux États-Unis de nommer « Congrès » encore qu’à strictement parler ce dernier est composé
de la Chambre des Représentants et du Sénat.