Les États-Unis comptent 50 procureurs généraux (Attorney General). Ils peuvent être élus ou nommés par le gouverneur, le législateur ou la Cour suprême d’un État. Leur rôle est d’abord
d’agir comme conseiller en matière juridique et légale des gouvernements des États et de faire appliquer la loi.
Le procureur général du Maryland, Douglas F. Gansler, est un Démocrate dont le mandat arrivera à expiration l’année prochaine. Après neuf mois de travail, il a rendu, le 24 février, une
décision juridique – en anglais « opinion », qui a donc force de loi – très controversée au terme de laquelle les “mariages” entre personnes de même sexe – contrefaçons de “mariage” que
l’État du Maryland n’autorise pas –, célébrés dans d’autres États devront désormais être reconnus pour tels dans le Maryland avec tous leurs effets ! Or, ce soi-disant “mariage” n’est reconnu par
le législateur que dans 3 États de la Nouvelle-Angleterre (Massachusetts, Connecticut, Vermont), dans l’Iowa et depuis peu dans le District de Columbia. Partout où un référendum populaire a pu
être organisé, ce “mariage” a été repoussé ou aboli par le suffrag.
Autrement dit, l’État du Maryland a désormais le devoir d’accorder tous les avantages dont bénéficient les couples traditionnels, aux couples homosexuels “mariés” selon la juridiction d’un autre
État alors même que le Maryland ne reconnaît pas le “mariage” homosexuel ! Il y a là une question de bon sens et un problème juridico-constitutionnel – pour ne pas dire un imbroglio – dont aura
évidemment à connaître le législateur et la Cour suprême du Maryland.
Pour les évêques du Maryland, la décision du procureur général constitue « une grave insulte ».
Dans leur communiqué daté du même jour que la décision, l’archevêque Donald Wuerl (Washington), Edwin F. O’Brien (Baltimore) et W. Francis Malooly (Wilmington) contestent
véhémentement une telle décision et se disent convaincus « que le législateur et le peuple du Maryland vont [la] contester et agiront en conséquence pour contrecarrer cette décision »
car « permettre à des décisions prises par des juridictions ou des cours étrangères à l’État d’imposer des mesures politiques dans le Maryland sape le rôle spécifique du législateur et des
citoyens qu’il représente. Plus important encore, cette décision affaiblit progressivement l’institution fondamentale de notre société. L’égalité de l’homme et de la femme et la dignité de leur
union comme mari et femme n’est pas un simple fait de foi religieuse ou une institution établie par des autorités civiles, mais une réalité fondamentale enracinée dans la nature et l’expérience
humaines. Le mariage civil n’est pas la simple union de deux personnes qui s’aiment et s’engagent mutuellement. Le mariage est invariablement réservé à l’union d’un homme et d’une femme parce
qu’il est la seule possibilité de faire venir des enfants au monde et de constituer ainsi un fondement stable et solide à notre société (…) La décision du procureur général démontre un mépris
fondamental de la nature et du but du mariage comme de son effet sur la société, mais aussi de la volonté expresse du législateur et des décisions du précédent procureur général. Nous conseillons
vivement aux législateurs, au gouverneur et aux tribunaux de maintenir la définition du mariage par tous les moyens appropriés. »