Oserai-je vous l’avouer… Je ne suis pas un « fidèle lecteur » de La Croix. Je trouve cette dernière trop pénible à porter pour mes frêles épaules et je me suis infligé d’autres exercices
de Carême que la lecture de ce quotidien passé de la « bonne presse » à la « bien pensance ». Je jette toutefois, de temps en temps, un œil torve sur les extraits de ce journal, que je glane
de-ci de-là sur les blogues amis. Point.
Je suis donc très reconnaissant à Jean-Marc, ami lecteur de ce blogue, d’avoir attiré mon attention sur « une performance à saluer » – heureuse expression, encore que proche de la
catachrèse – dans un article paru hier et se lamentant, sous la plume de « Stéphanie Fontenoy, à Washington » – tiens ! je croyais que c’était en Belgique (c’est une blague…) –,
du « risque de blocage politique à Washington » de l’ObamaCare par de vilains Républicains tout prêts à utiliser contre le gentil Obama « l’arme fatale du filibuster
» aux « effets pervers ». On pardonnera à cette jeune journaliste d’ignorer que le « Congrès » des États-Unis n’est pas un autre mot pour désigner le « Sénat » des
États-Unis… On lui passera aussi son apparente ignorance que des élus Démocrates aussi sont hostiles aux « propres prescriptions [d’Obama] pour élargir la couverture santé à
31 millions d’Américains »… Ce qu’on ne saurait ni pardonner ni passer, c’est le mutisme de la journaliste sur deux raisons fondamentales qui justifient l’hostilité des législateurs – et
d’une large majorité des citoyens – à l’ObamaCare dans la version du Sénat comme dans la “synthèse Obama”, à savoir : la possibilité de financer sur fonds fédéraux l’avortement (et
même l’obligation de contracter une assurance couvrant le remboursement de l’avortement), et l’absence de protection de la clause de conscience pour les personnels et établissements de santé. Ce
n’est pas Daniel Hamiche qui le dit : ce sont les évêques américains eux-mêmes par l’organe de leur Conférence épiscopale ! Il est quand même assez cocasse qu’un quotidien catholique passe
cela sous silence. Vous me direz qu’il ne fait en cela que s’inspirer du silence d’un autre quotidien catholique encore plus célèbre et qui est publié sous la responsabilité de la secrétairerie
d’État du Vatican. Cela excuse-t-il ceci ? That’s the question…