C’est Thomas Peters, l’American Papist, qui nous en avertit aujourd’hui : la Catholic Medical Association vient, sous la forme d’une lettre ouverte à Obama et au
Congrès, d’indiquer sa “prescription” au chef de l’exécutif et au législateur américain. Cette “presciption est quadruple” (il s’agit ci-dessous d’une synthèse de la lettre ouverte) :
1. « S’engager à un véritable processus bi-partisan. Une loi sociale d’une telle ampleur ne peut être passée sans un consensus clair du législateur Républicain ou Démocrate, et sans celui du
peuple américain. »
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Remarques : pour ce qui est du peuple américain, il est dans une écrasante majorité opposé à tout financement
de l’avortement sur fonds publics fédéraux et à toute obligation de contracter une police d’assurance santé qui inclurait le remboursement de l’avortement. Si le projet de loi de la Chambre
des Représentants a bien été voté sur cette ligne, celui du Sénat l’ignore et la “synthèse Obama” n’en tient pas davantage compte. La Maison Blanche est
par ailleurs tout à fait disposée à user de tous les subterfuges de procédure parlementaire, notamment celle dite de « réconciliation budgétaire » (budget reconciliation) qui permet
d’inscrire une loi sur l’agenda du Sénat avec seulement 51 voix alors qu’il en faut ordinairement 60… Obama ne semble pas disposé à un « véritable processus bi-partisan »…
2. « S’assurer que les efforts pour l’assistance aux pauvres et aux personnes sans couverture santé soient
efficaces et supportables économiquement : une loi réformant le système de santé doit être fondée sur des principes économiques solides. »
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Remarques : les deux projets de loi et la “synthèse Obama”, en matière de couverture santé, laisseront “sur le
carreau” des millions d’Américains, malgré son coût prohibitif : mille milliards de $ sur 10 ans. Où trouver cette énorme masse d’argent dans un pays en crise ?
3. « Respecter la relation médecin-patient. Le trop haut niveau de réglementations et de contrôles gouvernementaux
que prévoient les deux projets de loi (Chambre et Sénat) sera nocif pour la pratique médicale. »
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Remarques : ce n’est pas la première fois que je dénonce ObamaCare comme un système de santé socialiste
: loin de guérir les défauts du système actuel – qui est loin d’être parfait ! – il va les aggraver.
4. « Respecter les droits humains et constitutionnels fondamentaux. Le système de santé procure beaucoup de biens
à l’homme et peut être sujet à beaucoup de revendications de droits. Toutefois, il n’est pas de droit plus fondamental que le droit à la vie, et aucun droit n’est plus au cœur de la Constitution
américaine que le droit à la liberté de conscience et de religion. La loi ne doit pas obliger à un quelconque financement public de l’avortement ou à le procurer activement. En outre, les droits
à la liberté de conscience et de religion des personnels de santé doivent être protégés de manière plus complète dès lors que progresse le pouvoir réglementaire gouvernemental.
»
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Remarques : ce sont là des points fondamentaux : respect de la vie et respect des consciences.
L’ObamaCare en est très, très loin… C’est pourquoi il est indispensable de le combattre. Je pense que nous aurons demain la réaction de l’épiscopat américain, mais d’ores et déjà, le
ton est donné.