On parle désormais de 400 000 – certains observateur poussent même jusqu’au demi million – de manifestants pro-Vie lors de la traditionnelle March for Life de Washington du 22 janvier
dernier. Tout porte à croire que la capitale fédérale a connu, vendredi dernier, le plus grand rassemblement de défenseurs de la vie jamais enregistré.
Même chez les pro-avortement, on commence à toussoter…
Robert McCartney est un éditorialiste du Washington Post, le très progressiste quotidien du D.C., et il commence à être « à juste raison inquiet ».
Lisez donc ce qu’il écrit :
« Je suis allé au rassemblement de la March for Life vendredi sur le Mall dans l’espoir d’écrire quelque chose sur son manque d’à propos. N’est-ce pas bizarre, pensais-je, que
ces contestataires de l’avortement se montrent tous les ans le jour anniversaire de Roe vs. Wade, alors même que cette décision continue à s’appliquer depuis 37 ans. De plus, avec un
Démocrate à la Maison Blanche disposé à nommer des juges qui défendent le droit à l’avortement, il est certain que la Cour Suprême ne va pas renverser Roe dans un avenir prévisible.
Comme j’avais tort. Le mouvement anti-avortement comprend qu’il est en train de gagner en puissance, même s’il n’est pas prêt à prédire son ultime triomphe, et les défenseurs de Roe (dont
je suis) sont à juste titre inquiets (…) J’ai été frappé par le grand nombre de jeunes parmi les dizaines de milliers de participants à la marche. Cela laisse penser que le combat autour de
l’avortement va durer encore longtemps. “Nous sommes la génération pro-vie” disaient les pancartes arborées par une foule dont la moitié semblait avoir moins de 30 ans. Il y avait un grand nombre
de groupes importants d’adolescents, beaucoup amenées en cars par des écoles catholiques et des organisations de jeunes. »
On comprend l’inquiétude du journaliste, une inquiétude qui s’accroît encore chez lui, comme il l’écrit, par le passage de l’amendement Stupak dans l’ObamaCare, la victoire des
candidats Républicains pro-vie dans les deux élections des gouverneurs de Virginie et du New Jersey – tiens, McCartney ne dit pas un mot sur la victoire de Scott Brown à la
sénatoriale partielle du Massachusetts ? –, et la déclaration, jeudi dernier, veille de la marche, du président de la Cour Suprême, John Roberts, pour qui l’arrêt Roe vs. Wade n’est
pas « un commandement inexorable » que la Cour Suprême serait tenue de toujours maintenir…
Mais je crois que ce qui a mis le moral de McCartney dans ses chaussettes, c’est de constater l’absence de contre-manifestation d’envergure pour soutenir Roe vs. Wade : « Il y
avait moins de 100 défenseurs du droit à l’avortement à manifester devant la Cour Suprême » vendredi dernier !