Plus tôt dans la journée, je vous parlais de ces deux universités jésuites (Loyola et Marquette) faisant de la retape auprès de leurs étudiants pour Planned Parenthood. Je
pourrais vous signaler, chaque année, des dizaines et des dizaines de ces preuves de l’effondrement moral de l’essentiel de la Compagnie de Jésus aux États-Unis.
Un “posteur” américain sur Le Forum Catholique et qui signe « Eucher », signale la parution d’un livre dont il
donne une bonne analyse : The Re-Formed Jesuits : A History of the Changes in Jesuit Formation During the Decade 1965-1975, du R.P. Joseph M. Becker S.J. (San Francisco,
Ignatius Press, 1992).
Voici cette analyse – légèrement réécrite – qui, bien que traitant d’une situation américaine offre, comme l’écrit Eucher, une leçon de portée internationale…
« La lecture du P. Becker n’est pas destinée aux personnes sensibles : on en a des frissons d’horreur. L’analyse sociologique, inexorablement précise, de ce bon Jésuite donne une idée
des tactiques utilisées par l’ennemi en 1965-1975.
Le premier chapitre décrit la formation jésuite telle que l’a connue l’auteur dans les années 1930 : très édifiant et un bon modèle pour aujourd’hui ([re]mettez-vous au latin, Mes Pères et MM.
les abbés…). Le reste des deux tomes (le deuxième malheureusement lourdement censuré par les autorités jésuites contemporaines) explique, point par point, année par année, les résolutions passées
nuitamment, les grèves de séminaristes sans répercussion aucune, les démissions de supérieurs (très riche, par exemple, la petite note d’un recteur, affichée sur le tableau de messages personnels
la nuit de son départ inopiné, recommandant aux prières des séminaristes… son prochain mariage !), l’abandon de la soutane, du latin, de saint Thomas, de la messe, du bréviaire, etc. Le
tout avec documentation minutieuse à l’appui.
Le lecteur un peu attentif mémorisera les noms des Jésuites qui, lors des assemblées, « meetings », etc. tonitruaient le plus haut en faveur de tel ou tel changement : on les retrouve en fin de
chapitre parmi ceux qui quitteront la Compagnie, la plupart pour se marier.
La richesse de ce livre, hormis son énorme documentation, c’est son ton : calme et sans accusation aucune ; l’auteur ne fait que relever les faits tels qu’ils sont disponibles à tout Jésuite qui
voudrait consulter sa bibliothèque. La plus grande joie de ce Père, qu’il décrit avec un enthousiasme presque enfantin, c’est que le supérieur général l’a reconnu dans une foule et lui a dit du
bien de ses recherches… »
On voudrait bien en lire davantage, ne serait-ce que pour bien se convaincre qu’un désastre de première grandeur est survenu des deux côtés de l’Atlantique, et que notre côté n’a rien à envier à
celui où Eucher vit…