Par 68 voix contre 31, le Sénat a donc ratifié hier dans l’après-midi,comme on s’y attendait, la nomination par Obama
de Sonia Sotomayor (photo des deux
complices) à la fonction de juge à la Cour suprême des États-Unis (SCOTUS). Après des auditions biaisées – les Démocrates de la commission sénatoriale faisant tout pour
laisser dans l’ombre les aspects douteux de la personnalité de Sotomayor : son militantisme juridique, son “ethnicisme” avoué, son soutien dissimulé au “droit” à l’avortement… –, les
Démocrates du Sénat ont décidé de faire passer en force, de toute urgence et in extremis – le Sénat est en vacances aujourd’hui – cette confirmation qui aurait mérité des débats plus
longs comme il est d’usage lorsqu’il s’agit de ratifier la nomination d’un juge à l’instance
judiciaire suprême des États-Unis.Mais quand le “Maître” a parlé, le Sénat ne s’incline plus : il se couche. Cela nous renvoie à quelques leçons tirées de l’histoire romaine…
En quoi cette confirmation “démasque”-t-elle Obama, comme j’ose le proférer dans le titre de ce papier ? Tout simplement en ceci.
On nous a rebattu les oreilles – jusque dans la presse catholique voire vaticane – sur l’aimable Obama toujours à la recherche de « terrains d’entente » (les fameux common
grounds) et notamment sur la tragédie de l’avortement aux États-Unis (plus de cinquante millions de morts en une génération !). Or, le choix réfléchi de Sotomayor par le chef de
l’exécutif, montre bien combien, chez Obama, ces soi-disant « terrains d’entente » ne sont que de la poudre au yeux destinée à aveugler les gogos. Les positions violemment pro-avortement
de la “catholique” Sotomayor, montrent assez bien celles d’Obama qui n’a évidemment pas choisi, pour succéder au juge David Souter, une personnalité juridiquement “neutre”
sur la question – ce qui aurait manifesté réellement son souci de la recherche de « terrains d’entente » –, mais une femme engagée à défendre perinde ac cadaver le “droit” à l’avortement
non seulement tel que la SCOTUS en a disposé en 1973 avec son abominable arrêt Roe vs. Wade, mais au-delà encore puisque Sotomayor ne se dit pas très convaincue du bien-fondé
juridique de la confirmation par la SCOTUS de la loi fédérale prohibant l’écœurant avortement par naissance partielle…
On pourra encore méditer sur cette vieille notion de « pays réel et de pays légal », en comparant le résultat en pourcentages du vote d’hier du Sénat, à ceux de l’opinion publique américaine
(voir ici). Le lien se distend entre le peuple américain et ses élus…