Pendant une huitaine de jours – du 11 au 18 août –, je serai absent de Paris pour des vacances peut-être imméritées mais rendues nécessaires par les fatigues accumulées (et pas seulement du
fait de ce blogue…). Je vous propose donc une petite “série estivale” qui sera consacrée à des prêtres français missionnaires aux États-Unis au XIXe siècle. C’est un sujet que j’ai
beaucoup travaillé, mais c’est une tâche rendue très difficile par le très grand nombre de prêtres, de religieux et de religieuses français, des centaines et des centaines, partis de chez eux,
c’est-à-dire de chez nous, pour aller aider là-bas à édifier le catholicisme. Le livre que je caresse de leur consacrer depuis des années risque bien de ne jamais paraître en raison de
l’énormité du travail qu’il requiert. Mais j’ai déjà rédigé de nombreuses notices. Autant vous en faire profiter ! Dans cette série, je me limiterai aux prêtres du XIXe siècle et aux
personnalités les moins connues. Je vous souhaite une pieuse découverte de ces prêtres français aux États-Unis.
L’abbé Francis Bouchu (1827-1907), missionnaire au Texas
Né le 15 avril 1829 à Sainte-Colombe-lès-Vienne (Isère). J’ignore où il fit son séminaire, mais il est certain qu’il fut recruté en France par un autre compatriote missionnaire aux États-Unis,
l’abbé Claude-Marie Dubuis, envoyé par Mgr Jean-Marie Odin, un Français, premier évêque de Galveston (Texas) depuis 1847, chercher des prêtres et des séminaristes pour ce nouveau
diocèse en 1852. L’abbé Dubuis recruta quatorze séminaristes et prêtres, notamment, le Père Pierre F. Parisot, OMI. L’abbé Bouchu fut ordonné par Mgr Odin à Galveston
en 1855, et est, sans doute, un des tout premiers prêtres ordonnés au Texas. L’abbé Dubuis, entretemps nommé vicaire général du diocèse, l’assigne, cette même année, comme vicaire à
l’église de San Fernando à San Antonio (contruite entre 1738 et 1750, elle deviendra, après de nombreuses augmentations architecturales, la cathédrale du diocèse texan de San
Antonio, créé en 1874, et l’on peut donc la considérer comme la plus ancienne cathédrale des États-Unis). Depuis l’église San Fernando, son apostolat rayonne sur toute la région sud de
San Antonio, dans ces villages et ces ranchos où la langue la plus parlée est l’espagnol. En 1858, il est nommé curé de deux anciennes missions : San Francisco de la Espada
(dont il fera sa résidence – Voir photo ci-dessous) et San Juan de Capistrano qui sont en l’état de ruines et qu’il restaure lui-même… On dira de lui, en 1890, qu’il n’était pas
seulement un bon prêtre missionnaire mais aussi un maçon et un tailleur de pierres. La suite de l’histoire nous montrera encore d’autres talents de ce compatriote. En outre, à San Francisco de
la Espada il crée une école. Estimant qu’il n’y avait aucun catéchisme valable en langue espagnole, l’abbé Bouchu non seulement en rédige un en 1872, mais le compose et l’imprime
lui-même sur une presse à bras. En 1896, le catéchisme de l’abbé Bouchu deviendra le catéchisme officiel du diocèse de San Antonio. En 1897, il en était à sa quatrième édition. Ce
catéchisme fut utilisé dans tout le sud du Texas et jusqu’au Nouveau Mexique pendant de nombreuses années. L’abbé Bouchu décéda à San Antonio le 19 août 1907, et y est inhumé.