Chris Smith
, député républicain du New Jersey, et surnommé « le
lion de la vie sur Capitol Hill », ne devrait pas vous être inconnu depuis que je vous ai parlé ici en mars dernier. Ce catholique pro vie, né en 1953, est d’ailleurs le président de l’intergroupe parlementaire des défenseurs de la vie à la Chambre des
représentants, et il vient d’être réélu « représentant spécial » pour la lutte contre le trafic des êtres humains à la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE).
On se souviendra, peut-être, qu’après l’audience accordée à Obama par le Saint Père le 10 juillet dernier, le P. Federico Lombardi – encore lui ! –, directeur de la salle de
presse du Saint Siège avait déclaré tout frétillant : « Le Président a explicitement exprimé son engagement à réduire le nombre des avortements et à tenir compte de la préoccupation de
l’Église sur les questions morales ».
Je n’ai aucun doute sur la véracité des paroles d’Obama au pape rapportées par le P. Lombardi, mais j’en ai un énorme sur leur vérité.
Chris Smith, avec d’autres membres pro vie du Législateur américain, tenait une conférence de presse le 14 juillet dernier à Washington, pour mettre en garde contre le projet de loi sur la
réforme de la santé (Health Care Bill que j’ai évoqué ici hier) que veut faire
passer Obama, et qui n’est rien d’autre que le moyen de faire entrer par la petite porte le projet Freedom of Choice Act (FOCA) qui s’est vu fermer la grande à deux battants
en raison de l’opposition résolue de l’Église catholique aux États-Unis.
Qu’y a déclaré Chris Smith ? Qu’Obama « dit une chose et fait très exactement son contraire ». Pour Smith, le « Obamacare », le projet de loi sur la santé
qu’il veut « est la plus grande menace qu’on ait jamais vue dirigée contre la vie et le bien-être des enfants à naître et de leurs mères depuis que Roe vs. Wade a été promulgué.
Contrairement à la déclaration de M. Obama au pape la semaine dernière, disant qu’il voulait réduire l’avortement, la hideuse vérité c’est que cette soi-disant réforme de la santé,
si elle passe, amènera la mort de millions d’enfants en plus et une blessure infligée à des millions de mères. Sauf si la loi exclut explicitement l’avortement grâce à un amendement, l’avortement
sera rendu obligatoire dans tous les systèmes de protection-santé d’Amérique ».
On sait par les études menées par le Guttmacher Institute, un organisme de recherche 100 % pro avortement, que 25 à 35 % des femmes dont les bas revenus leur permettraient de bénéficier de
l’aide Medicaid pour avorter, ne le peuvent pas du fait de la pénurie de crédit. Le projet de loi se propose de remédier à tous cela…
Les chiffres sont là, atroces : on a compté, en 2008, environ 1 200 000 avortements aux États-Unis. Si la loi passait, on en compterait entre 240 000 et 420 000 de plus, rien que pour la première
année d’application. Obama connaissait évidemment toutes ces dispositions du projet de loi et tous ces chiffres avant de sciemment mentir à Benoît XVI pour tenter, à travers lui,
d’anesthésier la vigilance catholique avec les talentueux gros mensonges dont il est le spécialiste n° 1 aux États-Unis.
Alors que les gogos de L’Osservatore Romano, le gogo de cardinal Cottier, les gogos de quelques organes catholiques français y réfléchissent à deux fois avant de dire
n’importe quoi.