Je me suis amusé – si je puis dire ! – à suivre, lire, disséquer et archiver tous les articles de L’Osservatore Romano consacrés à Obama depuis la veille de son « Inauguration »
qui se déroula le 20 janvier dernier, jusqu’à la fin mai.
Puis-je me permettre, avant d’entrer dans le détail, de faire un petit commentaire. Le président Obama a prêté serment de défendre la Constitution et les lois des États-Unis devant le
président de la Cour suprême, John Roberts, et en posant la main droite sur la fameuse Bible qui a appartenu à Abraham Lincoln. Toutefois, la formule rituelle n’ayant pu être
prononcée par Obama qui l’a bafouillée, il fut décidé de renouveler cette prestation de serment le soir même à la Maison Blanche : mais lors de cette prestation la Bible avait disparu. Ce qui
permet de souligner qu’Obama n’a pas prêté serment sur la Bible comme l’ont fait tous les présidents américains avant lui. Détail qui ne manque pas d’intérêt.
Mais revenons à nos moutons.
J’ai rédigé un article sur les commentaires de L’Osservatore Romano relatifs à Obama que Monde &
Vie vient de publier (n° 812, 6 juin 2009). Tous sont sympathiques ou enthousiastes ! Le mécontentement exprimé, publiquement, par des “ténors” du catholicisme américain et,
discrètement, par nombre d’évêques américains a contraint le soi-disant « journal officiel » du Vatican (ce qu’il n’est pas !) à mettre un peu d’eau dans le vin de ses libations obamaniaques.
Dans son édition datée d’aujourd’hui, mais qui a été mise en vente hier au soir, L’Osservatore Romano publie, sans signature, un article de relative autocritique. Voyez vous-même.
« En relatant quelques déclarations et initiatives du président des États-Unis, L’Osservatore Romano n’avait assurément pas l’intention d’exprimer son appréciation pour ses positions sur les
questions éthiques. Évidemment, le Saint Siège et L’Osservatore Romano ont été, sont et seront toujours aux côtés des évêques des États-Unis dans leur dévouement à l’inviolabilité de la vie
humaine à toutes les étapes de son développement ». Ce n’est pas vrai.
En effet, on serait bien en peine, par exemple, de trouver dans L’Osservatore Romano une quelconque information sur les protestations de quasiment un cinquième des quelque 350 évêques
américains contre l’invitation d’Obama par Notre Dame… Et je pourrais citer bien d’autres exemples du traitement univoque dont Obama a profité dans les colonnes du
quotidien.
Le pas en arrière d’aujourd’hui, après les dix pas en avant constatés depuis janvier, montre, à l’évidence, que la tension est forte entre l’épiscopat américain et les responsables de la Curie
qui contrôlent L’Osservatore Romano et qui tentent, peut-être, de mettre en œuvre une “Westpolitik” à laquelle je ne prédis par plus de succès qu’à la “Ostpolitik” d’hier…