Dans un précédent article posté le 5 avril – et repris d’une contribution à
Monde & Vie – j’osais utiliser le titre « Obama vs. Église catholique : c’est la guerre ! ». Certains lecteurs auraient pu penser, sans le dire, que je m’abandonnai à l’hyperbole.
Samedi dernier, lors de la deuxième Gospel of
Life Convention [1], l’évêque Robert Finn (photo), du diocèse de Kansas City-St. Joseph (Missouri), a prononcé une allocution
d’ouverture, qualifiée de « très forte » par LifeSiteNews, et qui dit tout simplement que c’est la guerre…
Écoutons ses paroles :
« Alors que je prononce aujourd’hui ces quelques mots d’encouragement, je voudrais aussi vous dire chers amis et sans emphase : “Nous sommes en guerre !” » tant les problèmes de l’heure
exigent « des efforts d’une intensité et d’une urgence peut-être sans équivalent dans le
passé ». On pourra m’objecter qu’il s’agit là d’un simple appel à la mobilisation utilisant une métaphore guerrière, la suite des propos épiscopaux va balayer cette objection.
L’évêque poursuit en mettant en garde contre la vacuité de la rhétorique de la « tolérance » provenant de différents secteurs y compris chrétiens ou catholique : « La “bataille entre
croyants” qui prétend qu’existe avec nous un certain “terrain commun”, alors qu’en même temps [ces secteurs] attaquent les principes les plus fondamentaux de l’enseignement de l’Église ou renient
la loi naturelle. Cette opposition est l’une des plus démobilisante, déroutante et dangereuse qui soit. Il arrive qu’on entende encore un élu exprimant son opposition personnelle à l’avortement
alors même qu’il soutient le droit légal à l’avortement. Nous devons être très clair : une telle personne se place entièrement HORS [souligné par l’évêque] du cadre moral, de l’impératif
moral d’Evangelium Vitæ et des autres enseignements de l’Église sur ces questions (…) Ces
personnes ont quitté leur place de citoyen de l’Église. Pour le dire plus simplement, ils sont devenus des combattants de la mort et non de la vie. Si vous ou moi soutenons une telle personne qui
nous a si nettement fait part de son intention de protéger un frauduleux droit à la mort, un droit à l’avortement, alors nous nous rendons complice de son offensive contre la vie ». On ne
saurait être plus clair. Il poursuit en demandant à la foule des assistants de ne jamais s’habituer au « niveau constant de l’avortement » : « Ce sont des milliers de vies humaines
chaque jour. Si nous n’avons de cesse de dénoncer cela – avant tout autre chose – nous allons avoir des gens qui vont se lasser de nous, qui voudront qu’on cesse de dire cela. Ils pourront même
nous opposer d’autres statistiques sur les tragédies de l’avortement et de la guerre. Nous devons sincèrement partager avec eux notre horreur sur ces choses-là aussi. Mais, au fond, le vrai
critère de notre société c’est celui du traitement que nous réservons aux plus vulnérables d’entre nous ». Les évêques doivent-ils s’engager dans ce combat pour la vie ? Évidemment, répond
Mgr Finn : « Ce n’est PAS [souligné par l’évêque] une question de politique partisane de la part des évêques ou de leurs troupeaux. C’est un zèle pour la vie, sans mélange et fort. C’est prendre soin de la vérité et avoir de
l’attention au salut des âmes. Ce zèle ne peut ni ne doit être négligé même s’il implique qu’on puisse parfois être rabroué par ceux qui voudraient que nous parlions moins. Nous, les évêques,
devons en prendre soigneusement note : nos fidèles ont faim de plus de gouvernement, de plus d’unanimité et de plus de courage (…) Comme évêque j’ai la très lourde responsabilité de vous dire ces
choses encore et toujours. Cette obligation n’est pas toujours aisée et je suis constamment tenté de dire et de faire plutôt moins que plus. Je suis presque chaque jour confronté à la persuasion
de ceux qui voudraient que je me taise. Mais, Dieu aidant, vous et moi nous ne resterons
pas silencieux ». Remarquable péroraison.
Mgr Flinn a également fait une incise sur l’« affaire Notre Dame », estimant que la décision de l’université était « scandaleuse, démobilisante et source de confusion pour de nombreux
catholiques » et il prévoit que « le P. Jenkins en perdra probablement son boulot ». Acceptons-en l’augure, comme j’agrée volontiers à sa proposition de substitution, dès lors
qu’Obama sera désinvité, que le doctorat honoris causa aille donc à l’évêque territorial, Mgr John D’Arcy « qui a soutenu et essayé de guider en toute fidélité depuis
25 ans l’Université en dépit de ses trop fréquentes rébellions ».
[1] Cette manifestation pro vie est co-organisée par l’archidiocèse de Kansas City (Kansas) et le diocèse de Kansas City-St. Joseph (Missouri).