Après une vacance de dix mois, Benoît XVI vient de pourvoir au siège diocésain de Biloxi (Mississippi) en y nommant Mgr Roger P. Morin qui était jusqu’à ce jour évêque auxiliaire de
l’archevêché de La Nouvelle Orléans (Louisiane). Il succède donc à Mgr Thomas Rodi nommé le 2 avril 2008, archevêque de Mobile (Alabama). Mgr Morin sera installé dans son nouveau
diocèse le 27 avril prochain (sur la photo : à gauche Mgr Rodi, à droite Mgr Morin, le 2 mars).
Le nouvel ordinaire de Biloxi est né à Lowell [1] (Massachusetts) en 1941 et fut ordonné prêtre pour le diocèse de La Nouvelle Orléans en 1971. Jean-Paul II le créa Monsignore en 1985
quand il devint vicaire général et modérateur de la curie archiépiscopale, puis le nomma évêque auxiliaire en 2003.
Il rejoint un diocèse qui compte un peu plus de 58 000 catholiques [2] (sur une population de 762 000 habitants, soit 8 %) servis par 79 prêtres, 26 diacres et 63 religieux.
Le diocèse de Biloxi est de fondation récente puisqu’il ne fut créé que le 1er mars 1977 par démembrement du diocèse de Jackson. Il est constitué des dix-sept comtés les plus méridionaux du
Mississippi.
Il faut dire un mot sur l’histoire du catholicisme dans l’actuel État du Mississippi.
Là encore, ce sont des Français qui furent les introducteurs du catholicisme dans cet État du Sud, grâce, notamment, à des missionnaires jésuites et capucins arrivés lors des expéditions de La
Salle, de Marquette et d’Iberville aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Avant l’érection du diocèse (en 1837 en tant que diocèse de Natchez) le Saint Siège créa le 18 juillet 1826 le Vicariat Apostolique du Mississippi qui fut confié au prêtre sulpicien
français Louis-Guillaume Dubourg qui, après avoir été nommé administrateur apostolique de Louisiane et des Deux-Florides (Saint-Louis et La Nouvelle Orléans), charge qu’il assuma de 1812 à
1815, était devenu évêque de Louisiane et des Deux-Florides en 1815. Mgr Dubourg ne demeura que moins d’un an vicaire apostolique du Mississippi puisque le 13 août 1826 le Saint Siège
l’élevait au siège de Montauban. Il mourra en 1833 archevêque de Besançon.
Le vicariat apostolique demeura sans titulaire jusqu’à ce que Rome l’érige en diocèse (Natchez), le 28 juillet 1837 et y nomme trois ans plus tard, le 15 décembre 1841, un autre sulpicien
Jean-Joseph Chance qui y demeurera jusqu’à sa mort survenue le 22 juillet 1852.
Quoique Mgr Chance fut de nationalité américaine (né à Baltimore, Maryland, le 4 octobre 1795), son père et sa mère étaient des Français résidant dans notre colonie de Saint-Domingue
(Haïti aujourd’hui) avant d’en être chassé par la révolution qui y éclata en 1791, les poussant à se réfugier – comme beaucoup d’autres Français – aux États-Unis.
Quand Mgr Chance arriva dans son nouveau diocèse, il n’y trouva… qu’un prêtre, le P. Brogard – sans doute un Français – et encore n’était là que temporairement. À la fin de son
épiscopat, le diocèse de Natchez comptait 11 églises, 13 missions et 11 prêtres…
[1] Le bulletin officiel Vatican Information Service du 2 mars le fait curieusement naître à Dracut (Massachusetts) alors que ce n’est pas sa ville de naissance mais celle où il fit
ses études primaires et secondaires (selon le site de la Conférence des évêques américains).
[2] Ce même bulletin signale une population catholique de 67 800 baptisés alors que le site de la Conférence épiscopale la minore de près de 10 000 âmes…