Le Saint-Siège a pris, le 31 janvier dernier [1], une décision triste mais qui s’imposait en réduisant à l’état laïc Marek Bozek (photo)
d’origine polonaise. Ce désormais ex-prêtre du diocèse de Springfield-Cape Girardeau (Missouri), déjà frappé de suspense a divinis en décembre 2005 par l’ancien évêque du diocèse où il
était incardiné (Mgr John Leibrecht auquel a succédé Mgr James V. Johnston en janvier 2008), pour avoir quitté son diocèse sans autorisation de l’or
dinaire, avait aggravé son cas en prenant la tête d’une paroisse rebelle de l’archevêché de
St. Louis (Missouri). La paroisse St. Stanislaus Kostka était, comme c’est souvent le cas aux
États-Unis, gérée par six trustees (administrateurs) laïcs rassemblés dans une société : la St. Stanilaus Kostka Parish Corporation. L’archevêque Raymond Burke ayant
souhaité que cette paroisse rentre dans le droit commun administratif, financier et canonique des paroisses de l’archidiocèse, les six administrateurs entrèrent en rébellion contre l’archevêque
ce qui entraîna leur excommunication accompagnée de celle de Marek Bozek qu’ils avaient désigné pour être leur curé et qui accepta accomplissant ainsi un acte schismatique. Quatre des
anciens administrateurs de St. Stanislaus Kostka, qui n’est plus considérée comme paroisse de l’archidiocèse, ont demandé à être réconciliés ce que Mgr Burke [2] leur accorda le 10
juin 2008 – quelques jours avant d’être nommé Préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique à Rome –, levant la peine de l’excommunication. Marek Bozek n’ayant jamais cherché à se
réconcilier avec son évêque, il était inévitable qu’il fut réduit à l’état laïc par Rome. Curieusement, il persiste obstinément et vient de se placer sous la “houlette”, si l’on peut dire, de
Phillip Zimmerman, évêque de l’Église Vieille-Catholique dite d’Utrecht, et entend demeurer à St. Stanislaus Kostka avec quelques dizaines de “paroissiens” qui lui
demeurent attachés. En rejoignant l’Église Vieille-Catholique, il apostasie la foi catholique,
puisque cette “Église” ne reconnaît ni le dogme de l’Immaculée Conception ni le Syllabus (1864) ni le dogme de l’infaillibilité pontificale (1870). Elle s’est de nos jours encore plus
éloigné de Rome en admettant l’ordination des hommes mariés, l’ordination des femmes, le remariage après un divorce, la contraception artificielle, voire, localement, la bénédiction des couples
homosexuels [3]. Marek Brozek s’était fait une spécialité de l’“accueil” des divorcés-remariés et des homosexuels dans sa “paroisse” ce qui dégoûta de nombreuses familles d’origine
polonaise qui pourtant l’avaient embauché. Ces familles font désormais partie d’un groupe important d’anciens paroissiens qui a engagé, en juillet dernier, une action judiciaire devant les
tribunaux de St. Louis contre la société des trustees, afin que cette dernière en revienne aux accords de 1891 entre elle et l’archevêché. Si les juges donnent raison à ce groupe de
paroissiens, l’archevêché est disposé à nommer un prêtre diocésain comme administrateur de la paroisse afin que les fidèles puissent bénéficier de sacrements valides.
[1] L’annonce en a été rendu publique par Mgr Johnston le 9 mars.
[2] L’archevêque me confia, le 3 juillet dernier, que ce fut une des dernières joies de son épiscopat à St. Louis.
[3] Il est intéressant de noter que c’est là une grande partie du “programme” des catholiques progressistes, laïcs, clercs et jusqu’à certains cardinaux…