C’est une restructuration sans précédent du tissu paroissial du diocèse de Cleveland (Ohio) qu’a annoncée le 15
mars son évêque Mgr Richard J. Lennon (photo). Ce diocèse, érigé en 1847, comporte aujourd’hui 224 paroisses, réparties sur huit comtés
de la partie centrale et septentrion
ale de l’État : 52 vont disparaître par fusion (23) ou suppression (29) d’ici au 30 juin
2010.
Les raisons sont multiples :
– la répartition géographique des paroisses ne correspond plus à la répartition géographique des
fidèles qui désertent les grandes villes pour leurs banlieues, et les zones urbaines pour la campagne ;
– les finances paroissiales sont médiocres : 42 % des paroisses sont dans le “rouge” ;
– les prêtres manquent : le diocèse ne dipose plus que de 257 prêtres en activité (ils étaient 565 en 1970 et 427 en 1990).
Globalement, le nombre de catholiques n’a cessé de décroître depuis 1976, année où l’on comptait encore plus de 3 millions de catholiques (32,1 % de la population diocèse). Ils sont désormais
moins de 800 000 (< 28 %). Le seule ville de Cleveland, siège du diocèse, a perdu 60 % de ses catholiques depuis 1950, même si, au cours de la même période, la population catholique a
quasiment triplé ailleurs comme dans le comté de Cuyahoga.
Il est peu probable que cette restructuration soit financièrement profitable au diocèse : les coûts d’entretien et de protection des bâtiments paroissiaux désaffectés excéderont sensiblement les
quelques économies réalisées, sauf à vendre ces biens ce à quoi l’évêque ne semble pas aujourd’hui résolu.
Les fidèles des paroisses destinées à être supprimées ou fusionnées ont dix jours pour faire appel à l’évêque de sa décision. Si ce dernier maintient son plan, ils pourront faire appel à
Rome.