La visitation apostolique décidée – enfin ! – par le Vatican sur les congrégations religieuses apostoliques des États-Unis (voir ici,
ici et là) en capilotade, a suscité, chez la plupart de ces
dernières, une attitude qu’on ne peut autrement qualifier que de dissidence ouverte.
La plupart des congrégations sur lesquelles le Saint Siège a décidé d’enquêter ont tout simplement décidé de ne pas répondre au questionnaire que leur a adressé l’autorité romaine, d’autres se
plaignent ouvertement que le Vatican ne soit pas vraiment clair sur la raison de cette enquête et craignent qu’il les force à revenir à un mode de vie religieux plus traditionnel. Quelle horreur
! N’est-ce pas sœur Donna Quinn ? (ici)
LifeSiteNews signalait le 8 décembre le témoignage de sœur Elizabeth Ohmann. C’est une religieuse franciscaine qui passe le plus clair de son temps à militer pour Humane
Borders, un lobby immigrationiste. Elle a dénoncé la visitation apostolique au quotidien Arizona Daily Star parce qu’elle ciblait non pas les religieuses cloîtrées mais les
congrégations religieuses apostoliques dissidentes de l’enseignement catholiques, notamment en matière de sexualité. Ce n’est pas mal vu ! « Je pense, c’est mon opinion, qu’ils [les gens du
Vatican…] disent qu’ils croient que les communautés [religieuses] actives encouragent, disons, l’accession des femmes à la prêtrise, et soutiennent les droits des homosexuels et même le mariage
homosexuel. » Elle admet volontiers qu’elle et certaines de ses sœurs sont tout à fait dans ces idées : « Est-ce que ce faisant nous allons contre les enseignements de Rome ? Je réponds
: Oui, c’est contraire aux enseignements de Rome. Mais ce n’est pas contraire à ce que me dicte ma conscience. » Conscience, instinct divin… Ces religieuses en tiennent pour Rousseau,
pas pour saint Thomas !
Sœur Mary Waskowiak est la présidente des Sisters of Mercy of the Americas, qui compte encore 4 000 membres. Elle a déclaré à l’Associated Press que « la plupart
» des 28 supérieures générales des congrégations apostoliques, auxquelles elle a parlé, lui ont dit qu’elles laissaient en blanc certaines questions du questionnaire ou mieux qu’elles ne
répondaient à rien se contentant de renvoyer le questionnaire vide mais accompagné de leurs constitutions… Sœur Mary Waskowiak reconnaît que le Vatican a quand même le droit d’enquêter
mais elle « n’en comprend toujours pas la raison ». On lui fera un dessin. Ou plutôt un tableau statistique.
Les religieuses apostoliques sont en chute libre… On en comptait encore 180 000 dans les années 1960. Le nombre est tombé à 75 000 en 2002. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 59 000. Moyenne
d’âge : 73 ans ! (voir ici). Et la chute ne s’arrêtera pas. Ces religieuses
qui ont jeté leurs habits aux orties, n’ont plus de vie communautaire (prières des heures, adoration, messes…) : elles vivent généralement seules dans leurs appartements en ville. Elles ne
recrutent plus. Les couvents ferment les uns après les autres. Des congrégations entières disparaissent, d’autres n’ont plus aucune autre activité que de rechercher de l’argent pour payer les
maisons de retraite de leurs sœurs valétudinaires…
Comme je l’ai déjà écrit, les seules congrégations religieuses féminines qui recrutent sont celles qui ont maintenu l’habit religieux, les heures, la vie et le travail communautaires. Ce sont
vers ces dernières que vont les jeunes vocations – et elles ne sont pas rarissimes. La relève est là. Pas chez les dissidentes.
Alors… laissons faire la biologie!
Tout à fait d’accord avec le commentaire précédent.
Dans 15 ans, c’est terminé.