Il faut vraiment faire des sacrifices quand on s’intéresse au catholicisme américain et qu’on souhaite en informer les aimables lecteurs de ce blogue. L’un des sacrifices nécessaires consiste à
lire beaucoup de publications anticatholiques : The Boston Globe en est une. Le 16 décembre, ce quotidien publiait un article de Carey Goldberg – qui s’illustre souvent
dans l’anticatholicisme – pour dénoncer deux hôpitaux catholiques coupables de violer la loi de l’État du Massachusetts. Rien moins.
En fait, l’histoire remonte à cet été même s’il elle n’a été rendu publique qu’il y a quelques jours. Une femme, se faisant passer pour conseillère en “contraception” d’urgence pour fait de viol
– en fait c’était une militante salariée de la National Abortion Rights Action League, l’abominable NARAL –, a appelé 70 services d’urgences d’hôpitaux de l’État du Massachusetts,
pour savoir si ces établissements fournissaient bien une “contraception d’urgence” – c’est-à-dire la “pilule du lendemain” qui relève de l’avortement, en cas de viol – comme les y oblige une loi
de l’État passée en 2005, alors même qu’une majorité des législateurs qui l’ont votée se disent catholiques – cherchez l’erreur… Tous les hôpitaux ont répondu affirmativement. Tous, sauf deux.
Les employées de Caritas St. Elizabeth’s Medical Center (Brighton) et de Caritas Holy Family Hospital (Methuen), ont répondu en substance à cette provocatrice : « Non, nous ne
faisons pas cela, au cas où vous l’ignoreriez, nous sommes un hôpital catholique ».
Jusque là, rien à dire, sinon bravo ! La réponse de ces deux employées d’hôpitaux catholiques est conforme à l’“éthique”, comme ont dit, qui doit présider aux soins médicaux de ce type
d’établissements où l’on soigne, où parfois l’on guérit mais où on ne tue pas… Il convient de préciser que ces deux hôpitaux font partie du groupe Caritas Christi Health Care fondé en 1985
et qui est le second groupe hospitalier de Nouvelle Angleterre (Massachusetts, New Hampshire, Rhode Island…) avec six hôpitaux et 12 000 employés, et que ce réseau d’hôpitaux est affilié à
l’archidiocèse de Boston.
Il existe 131 établissements hospitaliers dans le Massachusetts. Une majorité, mais sans doute pas tous, dispose d’un service de “contraception d’urgence”. Il n’est donc pas possible de savoir si
les quatre autres hôpitaux de Caritas Christi faisaient partie de la liste des soixante-dix établissements sondés par la provocatrice NARAL, et donc si ces quatre-là distribuaient
la “pilule du lendemain”. Ce qui est certain, c’est la curieuse mise au point du Dr. Mark Pearlmutter, patron du « réseau des services d’urgence » du groupe Caritas Christi, qui,
dans une déclaration du 15 décembre, selon le Boston Globe, a fait savoir ce qui suit : « De manière constante depuis ces toutes dernières années [entendons depuis 2005], les
six départements d’urgence de Caritas Christi Health Care, parmi lesquels St. Elizabeth’s Medical Center et Holy Family Hospital, ont été systématiquement en conformité avec la loi sur la
contraception d’urgence du Massachusetts dans les cas d’agression sexuelle et de viol. » Ce qui laisserait entendre que les quatre autres hôpitaux distribuaient bien la “pilule du lendemain”
ce qui donc « entre dans la catégorie du péché d’avortement et demeure un acte gravement immoral » (Dignitatis Personæ, 8 septembre 2008, au n. 23). Une affaire à suivre…
Une de plus !