Tout ce qui se passe à la Georgetown University (Washington, D.C.) est quasiment d’intérêt national aux États-Unis. Cette université jésuite, fondée
le 23 janvier 1789, quelques mois avant l’érection canonique du premier diocèse de Baltimore, est en effet une “institution” de tout premier plan qui compte, cette année, plus de 14 000 étudiants
mais dont 58 % seulement sont catholiques. Deux de ces derniers, soutenus par une cinquantaine de leurs condisciples et cinq pères jésuites, ont déposé, le 7 s
eptembre dernier, une demande auprès du P. Timothy Godfrey, s.j. (portrait ci-contre), directeur des activités
cultuelles du campus, pour une Messe dominicale tridentine. C’est la version en ligne du magazine The Hoya, fondé en 1920, qui nous l’apprend le… 24 octobre. Ces étudiants souhaitent
donc une Messe célébrée selon le rite extraordinaire tous les dimanches dans la Dahlgren Chapel du campus. Ils avaient, jusqu’à ce jour, droit à une Messe tridentine mais
célébrée discrètement dans la crypte d’une autre chapelle du campus, le vendredi et à 15 h 30, et même pas inscrite sur l’horaire officiel des Messes à l’université… C’est ce qu’on appelait, aux
États-Unis aussi, une application « large et généreuse » du motu proprio Ecclesia Dei de Jean-Paul II… Les temps ont changé. Nous sommes désormais dans la
nouvelle “économie”, celle de Summorum Pontificum. Mais je ne suis pas sûr que les esprits ecclésiastiques, et notamment jésuites, aient assimilé ce changement radical. J’en veux pour
preuve la réponse du P. Godfrey à cette demande : « Nous suivrons le même chemin que l’archidiocèse [de Washington, D.C.] et nous prendrons notre temps pour mettre en œuvre
[la célébration de] cette Messe ». Le Jésuite argue que l’archidiocèse lui-même est en train de réfléchir à ce qu’implique « un groupe stable de fidèles ». L’archidiocèse serait
bien avisé de cesser de réfléchir à cela et de se référer au texte latin du motu proprio qui ne parle nulle part d’un « groupe stable ». Les Jésuites de la Georgetown
University, dont tant de confrères aux États-Unis se sont si souvent et si obstinément montrés désobéissants aux évêques territoriaux, seraient, eux aussi, mieux avisés de relire
attentivement Summorum Pontificum qui n’oblige en aucun de ses articles une université privée catholique à demander l’autorisation à l’ordinaire territorial pour faire droit à la demande
légitime de fidèles. Pour le coup, nos bons Pères jésuites, si souvent à la “pointe du progrès” se montrent passablement rétrogrades…
le 23 janvier 1789, quelques mois avant l’érection canonique du premier diocèse de Baltimore, est en effet une “institution” de tout premier plan qui compte, cette année, plus de 14 000 étudiants
mais dont 58 % seulement sont catholiques. Deux de ces derniers, soutenus par une cinquantaine de leurs condisciples et cinq pères jésuites, ont déposé, le 7 s
eptembre dernier, une demande auprès du P. Timothy Godfrey, s.j. (portrait ci-contre), directeur des activités
cultuelles du campus, pour une Messe dominicale tridentine. C’est la version en ligne du magazine The Hoya, fondé en 1920, qui nous l’apprend le… 24 octobre. Ces étudiants souhaitent
donc une Messe célébrée selon le rite extraordinaire tous les dimanches dans la Dahlgren Chapel du campus. Ils avaient, jusqu’à ce jour, droit à une Messe tridentine mais
célébrée discrètement dans la crypte d’une autre chapelle du campus, le vendredi et à 15 h 30, et même pas inscrite sur l’horaire officiel des Messes à l’université… C’est ce qu’on appelait, aux
États-Unis aussi, une application « large et généreuse » du motu proprio Ecclesia Dei de Jean-Paul II… Les temps ont changé. Nous sommes désormais dans la
nouvelle “économie”, celle de Summorum Pontificum. Mais je ne suis pas sûr que les esprits ecclésiastiques, et notamment jésuites, aient assimilé ce changement radical. J’en veux pour
preuve la réponse du P. Godfrey à cette demande : « Nous suivrons le même chemin que l’archidiocèse [de Washington, D.C.] et nous prendrons notre temps pour mettre en œuvre
[la célébration de] cette Messe ». Le Jésuite argue que l’archidiocèse lui-même est en train de réfléchir à ce qu’implique « un groupe stable de fidèles ». L’archidiocèse serait
bien avisé de cesser de réfléchir à cela et de se référer au texte latin du motu proprio qui ne parle nulle part d’un « groupe stable ». Les Jésuites de la Georgetown
University, dont tant de confrères aux États-Unis se sont si souvent et si obstinément montrés désobéissants aux évêques territoriaux, seraient, eux aussi, mieux avisés de relire
attentivement Summorum Pontificum qui n’oblige en aucun de ses articles une université privée catholique à demander l’autorisation à l’ordinaire territorial pour faire droit à la demande
légitime de fidèles. Pour le coup, nos bons Pères jésuites, si souvent à la “pointe du progrès” se montrent passablement rétrogrades…