Décidément, mon article d’hier sur James B. Lipscomb a suscité plus de commentaires qu’espérés et des reprises sur plusieurs sites catholiques
(Le Salon Beige, Le Forum catholique : merci à eux !). Un commentaire de « Gégé » précise : « Ajoutons la TAC (Traditional Anglican
Communion) qui a demandé son rattachement à Rome ». C’est vrai, mais americatho ne traitant que de
l’histoire et de l’actualité du catholicisme aux États-Unis, il n’est pas possible à ce “blogue” de traiter en détail ce sujet. Toutefois, puisque The Anglican Church in America
(ACA) [1] est une branche de la TAC, je me dois d’en dire quelques mots.
La TAC est une « communion internationale » de communautés chrétiennes – je ne puis ici, comme le font les intéressés, utiliser le terme d’« Églises » – de tradition anglicane
mais non rattachée à la Communion anglicane dont le primat est l’“archevêque” de Cantorbéry. Les fidèles de cette « communion internationale » peuvent être dits « anglo-catholiques traditionnels
», « traditionnels » en regard de leur théologie et de leur pratique liturgique.
La TAC a fait sécession de la Communion anglicane en raison de nombreuses divergences, la principale était l’“ordination” des femmes. Elle recherche désormais la pleine communion
avec Rome. Lors de sa session plénière qui s’est tenue à Portsmouth (Angleterre) dans la première semaine d’octobre, les “évêques” et “vicaires généraux” de la TAC ont signé
« solennellement » une « lettre adressée au Siège Romain pour rechercher la pleine et collective union sacramentelle » (communiqué du 16 octobre). La TAC compte
plus de 400 000 membres répartis sur tous les continents. On comprend et l’intérêt et la prudence du Saint-Siège devant cette démarche dont Benoît XVI a discuté aujourd’hui même
avec tous les participants au Consistoire (cardinaux faits et cardinaux créés demain).
Pour ce qui est de l’ACA, cette branche a été créée en 1991 après la fusion de l’American Espiscopal Church et d’un gros tiers de l’Anglican Catholic
Church. Elle regroupe une centaine de congregations – le nombre exact des fidèles qui s’y rattachent n’est pas connu – et possède un “primat” en la personne de l’“évêque”
George D. Langberg.
Les négociations de l’ACA avec Rome ont commencé en 1995, mais ont été freinées par la position du cardinal Walter Kasper, à cette époque secrétaire du
Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens (il en est le président depuis 2001), craignant que l’accueil de ces anglicans fournissent un signal hostile aux autres membres de
la Communion anglicane…
Or, il ne s’agissait pas, dans ces négociations, d’une démarche « œcuménique » mais de la volonté de ces anglicans d’obtenir, aux conditions romaines – la charité étant sauve – la pleine
communion. C’est pourquoi dès 2003 le dossier fut rattaché à la Congrégation pour la doctrine de la Foi.
La pleine communion de la TAC (et donc de l’ACA américaine) pourrait être facilitée par le précédent des « Pastoral Provision » [2] (les dispositions
pastorales) prises par Jean-Paul II en 1980 à la suite des demandes de “prêtres” et de fidèles épiscopaliens américains souhaitant la pleine communion. Ces dispositions
pastorales autorisent les évêques diocésains à fonder des paroisses catholiques de « rite » anglican, c’est-à-dire qui utilisent une liturgie très voisine de celle de l’anglicanisme [3] celle du
Book of Divine Worship qui est une adaptation catholique du Book of Common Prayer – agréée par la Congrégation pour le culte divin et la conférence des évêques
des États-Unis – paroisses administrées par d’anciens ministres anglicans qui ont été ordonnés prêtres catholiques. Ce sont donc là des « paroisses personnelles » de « rite particulier »
mais catholiques latines – on en compte 7 aux États-Unis, principalement au Texas, en Caroline du Sud, en Pennsylvanie et dans le Massachusetts – qui pourraient donner quelque idée aux évêques
français qui se grattent la tête pour savoir comment appliquer Summorum Pontificum… Depuis 1983, 70 anciens pasteurs anglicans ont été ordonnés prêtres catholiques et ont un ministère
dans les paroisses américaines « personnelles » ou territoriales.
Si la TAC entrait dans la pleine communion de l’Église, ce serait la première fois qu’une entité anglicane serait réconciliée avec Rome depuis le schisme d’Henry
VIII en 1534, cette forme de réconciliation pouvant revêtir deux formes : une administration apostolique de rite anglican ou une multiplication de paroisses personnelles sous la
juridiction des évêques diocésains selon les « Pastoral Provision ». En tous les cas, une affaire à suivre…
(Le Salon Beige, Le Forum catholique : merci à eux !). Un commentaire de « Gégé » précise : « Ajoutons la TAC (Traditional Anglican
Communion) qui a demandé son rattachement à Rome ». C’est vrai, mais americatho ne traitant que de
l’histoire et de l’actualité du catholicisme aux États-Unis, il n’est pas possible à ce “blogue” de traiter en détail ce sujet. Toutefois, puisque The Anglican Church in America
(ACA) [1] est une branche de la TAC, je me dois d’en dire quelques mots.
La TAC est une « communion internationale » de communautés chrétiennes – je ne puis ici, comme le font les intéressés, utiliser le terme d’« Églises » – de tradition anglicane
mais non rattachée à la Communion anglicane dont le primat est l’“archevêque” de Cantorbéry. Les fidèles de cette « communion internationale » peuvent être dits « anglo-catholiques traditionnels
», « traditionnels » en regard de leur théologie et de leur pratique liturgique.
La TAC a fait sécession de la Communion anglicane en raison de nombreuses divergences, la principale était l’“ordination” des femmes. Elle recherche désormais la pleine communion
avec Rome. Lors de sa session plénière qui s’est tenue à Portsmouth (Angleterre) dans la première semaine d’octobre, les “évêques” et “vicaires généraux” de la TAC ont signé
« solennellement » une « lettre adressée au Siège Romain pour rechercher la pleine et collective union sacramentelle » (communiqué du 16 octobre). La TAC compte
plus de 400 000 membres répartis sur tous les continents. On comprend et l’intérêt et la prudence du Saint-Siège devant cette démarche dont Benoît XVI a discuté aujourd’hui même
avec tous les participants au Consistoire (cardinaux faits et cardinaux créés demain).
Pour ce qui est de l’ACA, cette branche a été créée en 1991 après la fusion de l’American Espiscopal Church et d’un gros tiers de l’Anglican Catholic
Church. Elle regroupe une centaine de congregations – le nombre exact des fidèles qui s’y rattachent n’est pas connu – et possède un “primat” en la personne de l’“évêque”
George D. Langberg.
Les négociations de l’ACA avec Rome ont commencé en 1995, mais ont été freinées par la position du cardinal Walter Kasper, à cette époque secrétaire du
Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens (il en est le président depuis 2001), craignant que l’accueil de ces anglicans fournissent un signal hostile aux autres membres de
la Communion anglicane…
Or, il ne s’agissait pas, dans ces négociations, d’une démarche « œcuménique » mais de la volonté de ces anglicans d’obtenir, aux conditions romaines – la charité étant sauve – la pleine
communion. C’est pourquoi dès 2003 le dossier fut rattaché à la Congrégation pour la doctrine de la Foi.
La pleine communion de la TAC (et donc de l’ACA américaine) pourrait être facilitée par le précédent des « Pastoral Provision » [2] (les dispositions
pastorales) prises par Jean-Paul II en 1980 à la suite des demandes de “prêtres” et de fidèles épiscopaliens américains souhaitant la pleine communion. Ces dispositions
pastorales autorisent les évêques diocésains à fonder des paroisses catholiques de « rite » anglican, c’est-à-dire qui utilisent une liturgie très voisine de celle de l’anglicanisme [3] celle du
Book of Divine Worship qui est une adaptation catholique du Book of Common Prayer – agréée par la Congrégation pour le culte divin et la conférence des évêques
des États-Unis – paroisses administrées par d’anciens ministres anglicans qui ont été ordonnés prêtres catholiques. Ce sont donc là des « paroisses personnelles » de « rite particulier »
mais catholiques latines – on en compte 7 aux États-Unis, principalement au Texas, en Caroline du Sud, en Pennsylvanie et dans le Massachusetts – qui pourraient donner quelque idée aux évêques
français qui se grattent la tête pour savoir comment appliquer Summorum Pontificum… Depuis 1983, 70 anciens pasteurs anglicans ont été ordonnés prêtres catholiques et ont un ministère
dans les paroisses américaines « personnelles » ou territoriales.
Si la TAC entrait dans la pleine communion de l’Église, ce serait la première fois qu’une entité anglicane serait réconciliée avec Rome depuis le schisme d’Henry
VIII en 1534, cette forme de réconciliation pouvant revêtir deux formes : une administration apostolique de rite anglican ou une multiplication de paroisses personnelles sous la
juridiction des évêques diocésains selon les « Pastoral Provision ». En tous les cas, une affaire à suivre…
[1] www.acahome.org
[2] www.pastoralprovision.org
[3] Voyez quelques exemples significatifs : www.walsingham-church.org ; www.atonementonline.com/index.php