quelques commentaires.
Après une chute survenue au matin de lundi 23 juillet chez lui, le troisième évêque de Gallup (Nouveau Mexique), Mgr Donald Pelotte, après une rapide auscultation au
McKinley Christian Hospital de la ville, a été amené, par voie aérienne, au John C. Lincoln Hospital de Phoenix (Arizona). De sévères lésions à la tête ont fait
craindre l
a nécessité de recourir à la
chirurgie, mais jeudi, les médecins, constatant l’amélioration de l’état de santé de l’évêque, estimaient que cela ne serait sans doute pas nécessaire. Tant mieux, et nos prières accompagnent
celles des fidèles du diocèse de Gallup pour la totale guérison de l’évêque et je sollicite celles de mes lecteurs français. Pourquoi ?
Observez un instant le patronyme de l’évêque : Pelotte. « It sounds French », comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique. Et comment… Donald Edmond
Pelotte est né à Waterville (Maine) le 13 avril 1945 de Norris Albert Pelotte (+ 1963) et de Margaret Yvonne, née LaBrie (+ 1985). Du
côté paternel comme du côté maternel l’origine française se subodore. Évidemment, le patronyme de l’évêque est d’origine française, plus précisément bretonne et dans les actuelles Côtes d’Armor
(autrefois Côtes du Nord) où ce patronyme est le plus fréquent (il signifie poilu…). Un lointain ancêtre breton nommé Pelotte s’embarqua à coup sûr pour le Canada,
peut-être au XVIe ou au XVIIe siècle, mais j’ignore la date. Donald Pelotte et son frère jumeau Dana sont les derniers-nés d’une famille qui compte cinq garçons.
Chose assez surprenante, c’est l’évêque de Gallup qui ordonna prêtre son frère jumeau, Dana, le 4 septembre 1999, dans leur paroisse d’origine de Waterville. À ma connaissance,
c’est une chose sans précédent dans l’histoire de l’Église.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises…
Par son père, Mgr Pelotte, appartient à la tribu des
Abenakis (nation des Algonquins – voir ci-contre un Abenaki en tenue traditionnelle), du Nord-Est américain – ils sont encore présents dans les États du Maine,
du Vermont, du New Hampshire et au Québec : on en estimait le nombre à 40 000 au moment des premiers contacts avec les Européens, il ne sont plus de 4 500 aujourd’hui… –, et qui furent des alliés
constants des Français. On dit même qu’un de leurs chefs, Assacumbuit, fut anobli par Louis XIV… Massacrés systématiquement par les Anglais, les Abenakis se
réfugièrent dès 1699 au Québec pour se placer sous la protection française : c’est là qu’ils furent évangélisés notamment par le jésuite français Sébastien Râle (1657-1724) à qui
l’on doit un monumental dictionnaire abenaki-français (la langue abenaki n’était pas écrite). Encore un exemple de la bienfaisance des missionnaires catholiques français en Amérique du Nord qui
préservèrent l’essentiel de la culture des Amérindiens, ce qui n’est évidemment pas le cas des colonisateurs protestants britanniques ! C’est donc peut-être aussi au Québec que notre Breton de
Pelotte épousa une Abenakie – encore une règle quasi générale de la colonisation française aux Amériques : le mariage avec des Indiennes… Le soi-disant racisme français dont on
nous rebat quotidiennement les oreilles, en prend un grand coup chaque fois que nous étudions dans le détail l’histoire de la colonisation et des missions françaises. Passons.
Il est aussi indéniable que par sa mère, née LaBrie (La Brie), l’évêque de Gallup est d’origine franco-canadienne. Mais il faudrait faire une généalogie
complète, ce que je suis incapable de mener.
Ainsi, Mgr Donald Pelotte, ordonné prêtre en 1972 pour la Congrégation du Saint-Sacrement (d’où les initiales S.S.S. qui suivent son nom), nommé en 1986
coadjuteur de Mgr Jerome Hastrich, deuxième évêque de Gallup, lui succéda le 31 mars 1990. C’est donc le premier évêque améridien jamais ordonné aux États-Unis ! Le second (car
pour l’instant ils ne sont que deux…) est Mgr Charles Chaput, le brillant archevêque de Denver (Colorado), sacré évêque en 1988, et lui aussi de double origine
Potawatomi et franco-canadienne… Admirons, en passant, que les deux seuls évêques peaux-rouges américains sont aussi d’origine française…
Souhaitons-donc, pour toutes ces raisons, un prompt rétablissement à Mgr Pelotte qui est à la tête d’un diocèse impossible de 143 607 km2 (le quart de la France !) et ne
disposant que de moins de 60 prêtres désservant 53 paroisses (une paroisse = en moyenne 2 710 km2…). Il est vrai que la population totale est faible (422 000 habitants), les catholiques en
représentent 13,2 % (selon les statistiques de 2004, je n’en ai pas de plus récentes).
Comme disait Tocqueville cité par Tanouarn:
"Les Etats-Unis sont parvenus à exterminer la race indienne sans violer un seul principe de morale aux yeux du monde."
Bonjour,
Mgr Pelotte n’est pas Amérindien mais métis. C’est-à-dire que ces ancêtres sont et Amérindiens et Français.
Sa mère est une Nault dit Labrie, dont l’origine remonte à Pierre Nault dit Labrie, né Brie-sous-Matha (Charente-Maritime), décédé entre 1717 et 1720-07-07 à Saint-Laurent, Île d’Orléans, au Québec. Je pense, comme c’est si souvent le cas pour les familles canadiennes-françaises, son patronyme Pelotte est issu d’un surnom. En effet, tout comme l’ancêtre de sa mère est en fait un Nault, on ne trouve pas d’immigrants portant le nom Labrie ni Pelotte. Je vais rechercher pour trouver l’origine de ce patronyme Pelotte, et donc le vrai nom de son ancêtre.
PS : Pierre Nault dit Labrie a épousé Marie Thérèse Garand. C’est le vrai nom du chanteur Garou. Un cousin ?
“Nos jeunes hommes épouseront vos filles et nous formerons un seul peuple” -Samuel de Champlain