J’inaugure aujourd’hui une nouvelle rubrique que j’intitule « Profil » et qui, de temps à autre, vous proposera une présentation de personnalités, d’associations ou de périodiques catholiques d’une grande orthodoxie.
Je voudrais vous faire découvrir ce jour une revue que je considère de très grand intérêt : la New Oxford Review (http://wwwnewoxfordreview.org).
Après ma courte introduction, vous pourrez lire la traduction de la manière dont cette revue se présente elle-même sur son site internet, non sans humour mais avec beaucoup de conviction. Je n’en lis ordinairement que la version web qui fourmille de ressources et qui chaque jour propose des liens vers des articles dont la lecture permet un précieux suivi du catholicisme aux États-Unis.
Dale Vree est le rédacteur-en-chef de la New Oxford Review. Né en 1944 dans une famille d’origine hollandaise et calviniste, il passe à l’épiscopalisme (c’est le nom de l’anglicanisme aux États-Unis) en 1961 alors qu’il est étudiant à la University of California Los Angeles (UCLA). Le milieu estudiantin de ces années-là, à l’instar de celui de l’Europe, est travaillé par le prurit révolutionnaire, et Dale Vree se “convertit” au marxisme-léninisme, un engagement qui l’amènera, avec sa jeune épouse, à Berlin-Est, en 1966, pour d’improbables études. Le “socialisme réel” qu’il constate en Allemagne de l’Est aura tôt fait de lui ôter ses illusions sur le communisme. Ces précisions sont importantes, car certains secteurs catholiques américains, pas toujours aussi orthodoxes que lui, tentent souvent de le disqualifier en le traitant de gauchard (lefty). Il suffit de lire ce qu’il écrit pour se convaincre du contraire, même s’il est particulièrement attaché aux formes de justice exposées dans la Doctrine sociale de l’Église.
Second personnage important de la New Oxford Review, Michael S. Rose qui en assume l’édition internet. Ce journaliste est l’auteur de nombreux livres d’intérêt dont le plus important – en tous les cas celui qui l’a fait connaître d’un large public catholique aux États-Unis – est Goodbye Good Men. How Liberals Brought Corruption Into the Catholic Church, publié en 2002 chez Regnery Publishing, dans lequel il dénonce la pénétration de la Lavender Mafia (la mafia rose des homosexuels) dans l’Église et notamment dans ses séminaires depuis les années 1960. Une réalité dont les conséquences se font encore aujourd’hui douloureusement sentir comme je l’ai déjà évoqué dans ce “blog”.
On signalera, pour conclure, la position roborativement hostile aux Neocons catholiques de la New Oxford Review.
Bonne lecture !
« La New Oxford Review est une revue catholique orthodoxe et traditionnelle, publiés sous le patronnage de saint Vincent Pallotti. Nous sommes une association à but non lucratif. Nous publions 11 numéros par an, avec un numéro double en juillet-août. Nous avons une diffusion payée de 17 000 exemplaires. La New Oxford Review est lue sur tous les continents de la terre (à l’exception du continent antartique).
Nous avons été créé en 1977 en tant que revue anglo-catholique de tradition anglicane, tirant notre titre du Mouvement d’Oxford du XIXe siècle. Nous avons tout de suite soutenu le pape Jean-Paul II quand il prit des mesures énergiques contre le théologien dissident Hans Küng, alors même qu’aucune grande publication catholique n’était inclinée à le faire. Le côté nouveau d’Anglicans soutenant le Pape attira l’attention de Newsweek qui nous consacra un article et prédit que nous finirions, comme John-Henry Newman du célèbre Mouvement d’Oxford, catholiques, ce que nous sommes devenus en 1983.
Nous avons vu de près ce qui se passa dans l’Église épiscopalienne quand les progressistes s’en emparèrent. L’encadrement de l’Église catholique aux États-Unis (et en Europe occidentale) est criblée de ce même type de progressistes. L’Église catholique pourrait-elle emprunter le même chemin que l’Église épiscopale et se prosterner devant le Zeitgeist ?
Nous catholiques, nous croyons que les Portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre l’unique et authentique Église du Christ, mais qu’elles pourraient prévaloir aux États-Unis et en Europe, de la même manière qu’elles prévalurent il y a longtemps en Afrique du Nord. Si nous ne jouons pas notre rôle, l’Église pourra être balayée dans tout le monde occidental par la marée de l’Histoire.
La New Oxford Review n’est contrôlée par aucun évêque ou congrégation religieuse, et, ainsi, nous ne sommes pas obligés de ressasser les platitudes du type : tout est super chouette dans l’Église. N’étant pas membre du « club clérical », nous sommes dirigés par des laïcs qui n’ignorent pas la réalité, même si cette réalité peut devenir épouvantable et moche. On ne sert pas de plats à base de nostalgie (de l’opium comme l’appelait Marx) à nos lecteurs ; nous préférons la vérité brute. Si vous voulez une revue catholique dont le “comportement” est de ne pas retenir ses coups, si vous êtes décidés à vous retrousser les manches pour aider à sauver l’Église catholique en Occident, alors la New Oxford Review est faite pour vous ».