Le cardinal Sean Brady, archevêque d’Armagh et primat d’Irlande, a déclaré à propos de la doctrine sociale de Jean-Paul II:
« Peut-être qui si nous avions été plus attentif à ses mises en garde contre l’avidité excessive et avions écouté ses supplications pour mettre un terme à la violence, quelques uns des pires effets de notre crise économique actuelle et une partie de la douleur superflue de notre passé violent auraient pu être évités. [Mais il est encore possible de puiser] dans son enseignement de l’Église, dans sa présentation prophétique de la voie entre les excès du communisme et du capitalisme, dans sa manière de rendre prioritaires la dignité et le service de la personne, [de précieuses indications pour] le progrès à venir du contexte économique national et international à un moment de récession comme celui qui prévaut actuellement. […]
Dans son rappel éthique permanent du respect pour la vie à tous ses niveaux et sa recherche pacifique de justice et de dignité humaine, je crois que nous trouverions de quoi éclairer notre marche vers un avenir plus amical et pacifique entre tous les peuples de notre île et du monde. »
et c’est pour sa doctrine sociale que l’Eglise est attaquée: après le communisme, le libéralisme qui favorise la constitution de grosses fortunes et l’appauvrissement du reste du monde,on égare les braves gens avec des histoires de préservatifs ou liberté sexuelle, alors que la vraie raison de l’hostilité est ailleurs
le Cardinal Agré (méprisé en Côte d’Ivoire) fait la propagande du Crédit Social (distribution de l’argent sans dettes, sans intérêts, etc etc) et le Cardinal Turkson n’est pas contre l’idée… tout de suite après on voit apparaître dans le New York Time un article avec une lettre signée par le Pape Benoit XVI concernant les affaires sexuelles (diversions??? plus encore… ,menaces dirais-je!!). C’est là le nerf de la guerre… la correction du système de création de l’argent…
On ne dira jamais assez combien l’enseignement magistériel en matière socio-économique, depuis Léon XIII et en continuité avec les Pères, et spécialement sous le pontificat de Jean-Paul II (Laborem exercens, Sollicitudo rei socialis, Centesimus annus) est prophétique. Il demande de revisiter complètement les idéologies libérale et collectiviste pour corriger, en lien avec le dogme de la création, ce qu’elles ont d’exclusif et de perverti. Je crois moi aussi vraiment que l’application progressive de cet enseignement constitue le seul remède aux impasses économiques du monde actuel.
Merci pour cet article, Monsieur Ganimara! La doctrine sociale de l’Eglise est si ignorée, même pas des catholiques conscients de leur foi. On dirait qu’ils s’imaginent que l’Evangile n’a aucune relevance sur les questions socio-économiques.
Encore récemment, j’étais choqué de voir un chrétien convaincu, homme de foi et de prière, prétendre que la loi de l’offre et de la demande est l’alpha et l’omega de la vie économique. Bien sûr, cette loi et le principe du marché libre sont un bon fondement mais à l’état pur ils font des dégâts terribles. Manifestement, beaucoup de chrétiens ont une vision radicalement amorale de l’économie. Certains instrumentalisent même la parabole des ouvriers à la vigne en ce sens, ce qui est un comble!
C’est exactement ça: comme si l’économie était un domaine hors préceptes évangéliques, une espèce de zone franche. Le mieux que j’aie entendu, c’est une personne qui m’a dit: “Regardez la parabole des talents. La Bonne Nouvelle, c’est faire fructifier le capital”. Bien sûr, l’Evangile prêche la libre entreprise mais pas n’importe comment. Dans les ouvriers et la vigne, le salaire est négocié (“ils convinrent d’un denier”) mais la notion de prix juste est présente (“ce qui est juste, je vous le donnerai”). 1 denier est un salaire juste pour une journée. Ensuite, le maître est libre d’aller au-delà en donnant… une allocation à ceux qui sont restés au chômage pendant plusieurs heures (ils traînent sur la place parce que “personne ne nous a embauchés”). On est très loin du libéralisme économique.
Le Cardinal Agré de la Côte d’Ivoire est un phare pour spn peuple; vous voulez savoir pourquoi il est méprisé? (Lisez sa déclaration signée par lui-même): “Les dix leçons du Crédit Social et le Compendium sont disponibles en plusieurs langues pour être des instruments précieux de réflexion personnelle et communautaire. L’espoir est permis de la libération des banques et des intermédiaires impitoyables. Cela prend des millions d’hommes et de femmes éclairés, débordant de foi et d’amour qui se lèvent de partout pour crier leur ras-le-bol et construire un nouvel environnement national et international ou “personne dans cette famille humaine ne manquera du nécessaire vital.”(BENOIT XVI, Deus caritas est)”. Le Cardinal Agré endosse la réforme monétaire telle que préconisée par le Crédit Social… la Vérité vous rendra libre, dit-on…