A mon propos de mon article d’hier sur le message urbi et orbi du Pape, un lecteur me faisait remarquer que l’invocation de la « liberté religieuse » dans ce contexte était ambiguë et dangereuse. Je suis bien conscient des innombrables problèmes d’interprétation que pose la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse, Dignitatis humanae. Et il y […]
Que l’on me permette de citer le n°2 de “Dignitatis Humanae”, à la fois sur l’objet et le fondement de la liberté religieuse : “Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, en de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la parole de Dieu et la raison elle-même. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle nature qu’il constitue un droit civil.” (Concile Oecuménique Vatican II, Dignitatis Humanae, n°2)
Ce qui me semble remarquable dans cette Décalaration, c’est que la liberté religieuse est liée par les Pères conciliaires à la loi naturelle, ce qui est un mode d’affirmation essentiel de son fondement. Le Concile s’appuie sur des déclarations antérieures de Jean XXIII (Pacem in terris), de Pie XII (déclaration de 1942), de Pie XI (encyclique Mit brennender Sorge) et de Léon XIII (encyclique Libertas praestantissimum) pour fonder ainsi la liberté religieuse dans la dignité de la personne humaine et affirmer qu’il s’agit là d’une vérité connexe au dépôt même de la foi régulièrement répétée par les pontifes romains…
Mais bien sûr, l’abbé. Et DH ne s’appuie pas sur le Syllabus et l’enseignement papal de puis Pie VI, avec lequel il aurait du mal à toruver une continuité. On se demande pourquoi vous ne vous occupez pas plus de votre blog.
Je m’occupe d’abord de mon doyenné, puis je suis heureux de prendre part au débat ouvert ici pour donner le point de vue qui est le mien. Je veux y défendre l’intégralité des textes et des acquis du Concile Vatican II, que je trouve être un Concile remarquable et qui fait désormais partie du patrimoine de la foi catholique. Donner son point de vue,c’est bien à cela que servent les blogs, non?
Merci Père Lobet
J’ai lu ce texte sur la liberté religieuse avec une grande jubilation tant il est clair. Chaque mot a un sens et on peut vraiment remercier notre Eglise bien-aimée de nous donner un texte aussi simple, vrai, profond et universel qui nourrit notre pensée et notre structure spirituelle.
L’abbé Lobet a parfaitement raison de commencer par définir la “liberté religieuse”,il n’y a pas à revenir en arrière;l’Eglise du Christ a le droit de faire des progrès.
L’on peut être pour le progrès sans être progressiste et être pour la tradition sans être traditionaliste ce que j’appelle “tradi”.
La liberté religieuse est justement ce qui va permettre la réunion des gallicans et des “Lefèbristes” “Qu’ils soient un comme mon Père et Moi Nous sommes un” AMEN
Il appert que les commentaires erronés de Mr Lobet sur DH ne sont approuvés que par des personnes qui pensent comme lui, sans aucune autorité de compétence théologique , que les 16 documents du concile Vatican II annulent et remplacent les 20 conciles précédents et ne sont donc pas à revoir intégralement et reconnus maintenant par les instances les plus fiables de l’Eglise comme étant en rupture radicale avec les 20 conciles précédents…
Ce n’est pas moi qui le dit :
1 )il est en effet entièrement faux que , comme dit ci dessus par Mr Lobet que: “Le Concile s’appuie sur des déclarations antérieures de Jean XXIII (Pacem in terris), de Pie XII (déclaration de 1942), de Pie XI (encyclique Mit brennender Sorge) et de Léon XIII (encyclique Libertas praestantissimum . ” mais il est reconnu tout juste le contraire:( lisez dans le livre de Brunero Gherardini sommité des théologiens et ancien doyen de la faculté de Théologie à l’Université Pontificale du Latran) ” Le Concile Oecuménique Vatican II un débat à ouvrir ” paru en français en 2009 : page 173 : ” A peine la Déclaration sur la liberté religieuse fut-elle approuvée au Concile , que certains n’ont pas manqué de saluer dans cette approbation le dépassement heureux et longuement attendu de l’encyclique Pascendi dominici gregis ( 8 septembre 1907 ) de St Pie X contre le modernisme et du fameux (certains préfèrent dire ” du tristement célèbre) Syllabus ( 8 décembre 1864) du bienheureux Pie IX …on a même parlé sans ambages d’un véritable ” anti Syllabus” . En parlant ainsi, on mettait le Magistère ecclésiastique en CONTRADICTION avec lui-, parce que,de ses propres mains,il aurait supprimé aujourd’hui tout ce qu’avec ces mêmes mains il avait écrit et décidé hier.”
Et parmi d’autres , page 188 du même livre à propos de (DH 9 ) :” Vu cette exaltation de la liberté au-delà et au dessus de ses limites naturelles et révélées , le sujet en vient à se trouver arbitre absolu de choix, que sa “liberté religieuse” soustrait à la vérification nécessaire concernant la vérité de chaque religion et le “devoir de croire à la Parole de Dieu” en embrassant l’unique religion révélée par Dieu.Je n’ajoute rien sur le jugement absurde que cela insinue dans l’opinion publique, selon laquelle les religions s’équivalent. L’une vaut donc les autres, toutes les autres”.
A bon entendeur…