Le nouveau chef de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne, Sviatoslav Chevtchouk, a déclaré aujourd’hui qu’il allait demander à Benoit XVI d’octroyer à cette Eglise uniate le statut de patriarcat. Ce qui risque évidemment de ne pas faciliter les rapports entre Rome et Moscou. Mais comment refuser à cette Eglise martyre cette dignité patriarcale, d’autant qu’elle regroupe aujourd’hui plus de 5 millions de fidèles, sans compter une diaspora de l’ordre de 1.5 millions de fidèles (soit nettement plus que bien des patriarcats orientaux unis à Rome)?
“que tous soient un…” Jn XVII
Qu’est-ce que Moscou a y perdre, je ne comprends pas…
La dignité et le titre de patriarche ne sont pas, dans la Tradition de l’Église,une décoration destinée à récompenser une Église martyrisée ou a honorer le nombre de ses fidèles. En dehors des cinq patriarcats originels:Rome,Constantinople,Antioche, Alexandrie et Jérusalem, seule Moscou a reçu ce titre. Le fait qu’il y ait plusieurs titulaires en fonction des rites et des confessions est déjà un scandale: deux à Alexandrie, deux à Jérusalem et une demi douzaine à Antioche. Une telle décision serait un coup fatal au rapprochement avec l’Église orthodoxe que promeut si bien le Pape actuel,bien qu’il ait supprimé, on ne sait pourquoi, son titre traditionnel de Patriarche de l’Occident.
Et que va faire aussi l’église gréco-catholique roumaine unie à Rome un peu plus tard et dans des conditions historiques quelque peu différente? Une église également horriblement persécutée sous le communisme et privée d’existence légale contrairement à l’église orthodoxe et à l’église catholique romaine, une église gréco-catholique roumaine qui pourtant avait tant oeuvré pour le réveil de la Roumanie moderne, après que le pays ait été délivrée du joug ottoman.
Cette demande de patriarcat pour l’église gréco-catholique ukrainienne a sans doute une raison locale sérieuse. Notre vision de catholiques romains occidentaux est peut-être insuffisante par rapport à “l’Orient” compliqué et à l’histoire si compliquée de persécution, soumission, et “protectorats” des églises d’Orient.
Donc peut-être d abord prières et confiance en notre Très Saint Père et en la Providence.
Le chemin de l’Unité, ce serait plutôt une hiérarchie unique pour différents rites historiques (ça rappelle quelque chose…)
Ne déformons pas la demande faite pour la forme par le Métropolite Chevtchouk au pape.
Les Uniates ont été les plus persécutés et spoliés, mais ce serait très inopportun d’aggraver la séparation (et il y a déjà 4 patriarches orthodoxes de Kiev…)