Le Père Tony Wall, 86 ans, est un dominicain de la province de Californie. Prêtre depuis 60 ans, il porte un jugement sévère sur l’effondrement du sens missionnaire de l’Église aux États-Unis : « Nous ne sommes plus une Église missionnaire. Nous sommes une Église devenue totalement passive. Nous sommes en recul ». Une attitude opposée à l’esprit dominicain et au fondateur de l’ordre : « Saint Dominique allait par tous les chemins et dans les auberges. Il n’attendait pas que les gens viennent à lui » or, aujourd’hui, « les gens ne rencontrent plus de prêtres. On reste reclus dans nos presbytères ».
La mission, le dominicain l’a chevillée au corps et à l’âme depuis bien longtemps et il l’a menée pendant des années avec d’autres dominicains prêcheurs au Mexique.
Alors qu’il se rendait à l’église Holy Rosary de Portland (Oregon), il passa devant le grand centre commercial de la ville, le Lloyd Center Mall, où convergent tous les jours des foules énormes pour acheter, manger ou simplement se promener. Il s’avisa qu’il n’y avait aucune présence de prêtre dans ce mall, et qu’il devrait y en avoir une. Il obtint de l’administration du centre commercial de s’y installer pour un mois cette année, à la condition qu’il n’y ait pas de panonceaux ostensibles et par de sono… C’est ainsi que tous les jours de la semaine (sauf les dimanches !) le Père Tony est présent. Du lundi au jeudi, il s’installe sur un banc avec son “clergy” et son col romain. Le vendredi et le samedi il revêt son habit de dominicain et s’installe sur un stand qu’il a loué. Il y propose des brochures, des images pieuses, des médailles, des chapelets… Les gens, intrigués, viennent le trouver pour une simple prise de contact ou une discussion plus longue. Il lui arrive même d’en confesser… « Les gens sont dans une grande attente d’avoir une Église debout et qui leur dise : Viens, viens, viens. Je crois que tous les grands centres commerciaux de ce pays devraient profiter de la présence d’un prêtre. Tout ce dont l’Église à besoin, c’est de louer une chaise, un prêtre assis dessus et une petite pancarte disant : “Vous avez une question ? Venez me la poser, je suis prêtre” ».
Le Père Tony est tellement apprécié, que ce sont les agents de sécurité du centre commercial qui font la quête pour lui afin qu’il puisse poursuivre son apostolat ! Il le poursuivra, si Dieu lui prête vie, pendant tout un mois l’année prochaine…
« Ce dont nous avons besoin, nous autres catholiques, tient en quatre lettre : un peu de z-è-l-e. Et on en trouve de ces laïcs zélés qui n’attendent que quelqu’un pour leur montrer le chemin et leur dire : “Va” ».
très très bien; l’Eglise ne cherche plus à convertir; c’est un non sens.