La « Old Grey Lady », c’est le surnom dépréciatif dont beaucoup d’Américains affublent le New York Times, le “prestigieux” quotidien progressiste de la côte Est.
Il y a une blague assez féroce qui circule aux États-Unis sur les trois “grands” quotidiens que sont le Wall Street Journal, le Washington Post
(WaPo pour les initiés) et le New York Times : « Le Wall Street Journal est publié pour ceux qui mènent le monde. Le WaPo est publié pour ceux qui croient
qu’ils mènent le monde. The Old Grey Lady est publié pour ceux qui pensent qu’ils devraient mener le monde. » C’est cruel, sans doute, mais très révélateur de l’état d’esprit de la
rédaction du New York Times : un moralisme du politiquement correct exacerbé doublé d’une détestation de tout ce qui est authentiquement catholique. Il est vrai que le
catholicisme n’est pas la religion d’Arthur Ochs Sulzberger, Jr., l’actuel président de The New York Times Company, et dont la famille contrôle le quotidien depuis 1896…
Très heureux de pouvoir glisser un coin dans l’Église catholique en opposant épiscopat et associations médicales catholiques à propos de l’ObamaCare, le New York Times a
publié le 26 décembre un article intitulé : « Un groupe catholique soutient le Sénat sur l’aide à l’avortement ».
C’est avec jubilation que le quotidien souligne que « le jour même » où les évêques américains « qualifiaient le compromis proposé [pour la version Sénat de l’ObamaCare,
relative au remboursement de l’avortement] de “moralement inacceptable” », la « Catholic Health Association, qui compte des centaines d’hôpitaux catholiques dans tout le pays, déclarait
dans un communiqué qu’elle était “encouragée” et “de plus en plus confiante” qu’un tel compromis “pourra aboutir à l’objectif d’aucune subvention fédérale pour l’avortement”. » Ce
n’est pas ce dont le projet de loi voté au Sénat dispose et la Catholic Health Association n’a pas du très bien lire le texte ou alors ne serait plus vraiment “catholique”.
Pour un lecteur moyen américain et, à plus forte raison, pour un lecteur français peu au fait des réalités du catholicisme aux États-Unis, la lecture de cet article pourrait lui faire croire que
la Catholic Health Association of the United States (CHAUS) est l’association représentative des hôpitaux catholiques américains.
Elle ne l’est pas, car le système hospitalier catholique américain ne compte pas mois de soixante réseaux différents dont le CHAUS est loin d’être le plus important puisqu’il est
largement devancé par Ascension Health (le plus grand groupe hospitalier catholique) et par Catholic Health Initiatives…
Il convient donc de tempérer l’enthousiasme du New York Times : non, le monde hospitalier catholique aux États-Unis n’est majoritairement pas hostile aux positions de principe des
évêques catholiques des États-Unis… Désolé, Arthur !