Andrew Barnes, 55 ans, a de la chance d’être en vie. A la suite de plusieurs diagnostics on ne peut pus déprimants, il avait décidé d’en finir avec son existence ici-bas en allant se faire supprimer à Dignitas, en Suisse. Ce Britannique s’était vu expliquer que son cœur, ses reins et son foie allaient le lâcher en moins de trois mois par un spécialiste en cardiologie : il décida aussitôt de court-circuiter la mort en allant en quelque sorte lui-même à Samarcande la chercher. Mais Dignitas exigeait une décharge de la part de son médecin généraliste.
Mauvaus joueur, celui-ci refusa. Si Barnes arrêtait seulement de boire, dit-il en substance, il avait de bonnes chances de guérir.
Devant le refus de prise en charge de la clinique suisse, Barnes n’avait plus qu’à se plier aux injonctions médicales. On lui décela un déficit de potassium. Cette affection-là aussi fut traitée, un peu in extremis car elle avait été décelée fort tard.
Le résultat de tout cela, c’est que Barnes reprit du poil de la bête et n’est plus du tout un « malade en phase terminale ». Dignitas a perdu un client. Ou l’euthanasie n’a pas voulu de lui, comme vous voulez.
D’un autre côté, Barnes reste un faruoche partisan de l’euthanasie. Il a vu des malades et des vieux, il les considère dépourvus de toute d« dignité ». Condition qu’il n’accepterait pas.
Mais qi’est-ce qui est pluls digne: avoir le contrôle de ses sphinctères, ou le contrôle de ses propres appétits ?
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