Le 11 janvier dernier, ici même, j’avais souligné les incohérences de sœur Carol Keehan, la présidente de la Catholic Health Association, qui, après avoir appelé – contre l’avis des évêques américains et de toutes les grandes associations pro-vie des États-Unis – à voter pour l’ObamaCareJohn Allen en mars dernier, en signalant un article du National Catholic Reporter, en date du 7 janvier, dans lequel le journaliste annonçait que dès novembre dernier sœur Keehan avait déclaré dans une allocution à l’Illinois Catholic Health Association qu’elle soutenait le projet de loi Pitts-Lipinski. Sans me vanter, je ne crois pas qu’un organe catholique aux États-Unis ait alors signalé ce revirement de sœur Keehan et son incohérence logique. Je vous invite à relire mon post du 11 janvier.
Or, dans une lettre datée du 24 janvier – soit 4 jours après la lettre du cardinal DiNardo soutenant, au nom de l’Église, le projet de loi Pitts-Lipinski –, sœur Keehan a écrit au député Républicain Joe Pitts – un des deux “co-sponsors”, avec le Démocrate Dan Lipinski, du projet de loi Protect Life Act (HR 358), qu’elle soutenait la loi au nom de la Catholic Health Association. Depuis ce 24 janvier, les organes catholiques orthodoxes et les associations pro-vie se félicitent unanimement de ce “revirement” qui aurait pu être connu et commenté dès novembre dernier…
Mais qu’importe. Ce qui compte, en effet, c’est le soutien de la Catholic Health Association à cet important projet de loi. Toutefois, on sent, dans cette lettre, sœur Keehan quelque peu “gênée aux entournures” et, encore une fois, peu franche car, tout en continuant à soutenir que l’ObamaCare ne permet pas de financer directement ou indirectement l’avortement avec l’argent du contribuable – ce qui est archi-faux –, elle écrit au député que « son projet de loi apportera une protection plus profonde en codifiant l’“amendement Hyde” dans la nouvelle loi réformant le système de santé [ObamaCare] (…) Nous apprécions les compléments du projet de loi sur les protections de la conscience dont les hôpitaux et les professionnels de la santé disposent déjà grâce à l’amendement Weldon ».
On le constate, sœur Keehan ne démord pas de sa fausse analyse originelle de l’ObamaCare. Toutefois, en concédant son soutient au projet de loi Pitts-Lipinski elle contribue à recoudre la déchirure qu’elle avait infligée à l’Église. Cela devrait influencer quelques sénateurs Démocrates au moment où le Protect Life Act sera débattu au Sénat après avoir été voté à la Chambre, ce qui est certain. Cela est loin d’être négligeable.
La petite histoire ne dit pas si sœur Keehan a signé sa lettre du 24 janvier à Joe Pitts, avec le stylo que lui a offert Obama, et qui avait servi à l’occupant de la Maison Blanche pour signer l’ObamaCare…