Rendant compte hier ici de la version Chambre
Haute d’ObamaCare qui ignore l’amendement Stupak/Pitts et réintroduit le financement sur les impôts fédéraux de l’avortement, je concluais mon article en signalant qu’à l’heure où
je le rédigeais, l’USCCB ne s’était pas encore manifestée. Mon article, en effet, était mis en ligne vers 17 h. Ce n’est qu’un peu avant 19 h (heure locale, c’est-à-dire ce matin vers 4
h), que l’USCCB a émis sa première réaction sous la forme d’une lettre adressée à tous les sénateurs américains et signée du cardinal Daniel DiNardo, président en exercice depuis
jeudi soir de la commission des Activités pro Vie de la conférence épiscopale, et des évêques William Murphy et John Wester, respectivement présidents de la commission Justice et
développement humain aux États-Unis et de celle sur les migrants.
Les prélats qualifient le projet sénatorial « d’énorme déception » qui crée une politique fédérale de financement et de remboursement de l’avortement « inacceptable ». Leur
lettre presse les sénateurs à amender leur projet de loi pour ce qui est de l’accessibilité aux soins, de l’immigration, du financement et du remboursement de l’avortement et des droits à
l’objection de conscience. Les évêques soulignent que le projet de loi sénatorial « ne tient pas les promesses faites par le président Obama d’interdire l’utilisation des impôts
fédéraux pour l’avortement et de maintenir les lois en vigueur sur l’objection de conscience » et qu’il « n’autorise même pas les institutions religieuses à offrir à leurs propres
employés une assurance-santé qui soit conforme à leur enseignement. »
La lettre des évêques demande que soit maintenue dans le projet de loi sénatorial cette « mesure modeste et raisonnable » que constitue l’amendement Stupak/Pitts « qui ne
modifie pas la réalité présente dans notre pays : l’avortement est légal et disponible mais aucun dollar fédéral ne peut être utiliser pour payer un avortement à la demande ou pour subventionner
une assurance maladie qui inclurait [la couverture] de l’avortement à la demande (…) Le Sénat devrait maintenir cet amendement. »
« Les évêques catholiques, poursuit la lettre, défendent depuis des décennies le principe d’un accès aux soins abordable et accessible, en particulier pour les pauvres et les
marginalisés. Le projet de loi du Sénat présente un grand progrès pour ce qui est de la couverture maladie de nos concitoyens. Cependant, le projet de loi du Sénat laisserait plus de 24 millions
de nos concitoyens sans couverture santé. C’est inacceptable (…) »
Il y a « des critères moraux et des objectifs politiques qui ne sont pas des questions accessoires ou relevant d’intérêts particuliers. Ce sont des questions qui sont au cœur du débat sur la
réforme de la santé », concluent les évêques. « Quelles vies et quelle santé doit-on protéger, et lesquelles n’ont pas à l’être ? Le gouvernement fédéral, pour la première fois depuis
des décennies, va-t-il obliger des personnes à payer pour l’avortement d’autres personnes ? »
Ce sont de bonnes questions en ce qu’elles touchent vraiment au cœur du problème, c’est-à-dire à la dignité de l’homme et au caractère sacré de la vie.