Monseigneur Centène, évêque de Vannes, invite toutes les personnes qui le souhaitent à s’unir aux chrétiens du diocèse de Vannes pour tourner leur cœur tout particulièrement vers les chrétiens persécutés dans le monde. Il célèbrera la messe de 18h30. Dans la revue “Chrétiens en Morbihan“, l’évêque explique :
En ce début d’année, nos cœurs se tournent tout particulièrement vers les chrétiens d’Orient sauvagement massacrés lors des attaques contre la cathédrale catholique syriaque de Bagdad en Irak et l’église copte des Saints d’Alexandrie en Egypte. Aujourd’hui, les chrétiens sont la minorité la plus opprimée et la plus harcelée du monde. En effet, le XXe siècle a connu plus de martyrs que les 19 siècles précédents réunis. Ici ce sont les idéologies du nazisme et du marxisme qui nient Dieu et ont très fortement combattu les croyants. Certaines dictatures matérialistes, en Asie principalement, pratiquent encore une discrimination très active des chrétiens. Là, des chrétiens sont transformés en citoyens de seconde zone, voire tout simplement supprimés au nom de Dieu. Dans de nombreux pays à majorité musulmane ou hindoue, la conversion et la manifestation publique de la foi chrétienne sont interdites et violemment réprimées tant par les pouvoirs publics que par les autorités religieuses.
Nos pays occidentaux eux-mêmes, façonnés par des siècles de foi chrétienne, sont traversés par des vagues d’une « christianophobie » dénoncée par Benoît XVI lors de son discours à la curie romaine le 20 décembre dernier. Relayée plus ou moins explicitement et consciemment par les médias, cette volonté de cantonner la foi et la culture chrétienne dans la sphère privée de la conscience, quitte à renier les fondements de nos sociétés occidentales, tend à imposer une dictature de la raison positive qui exclue Dieu de la vie de la communauté et de l’organisation publique, privant ainsi l’homme de critères de discernement à la mesure de sa dignité.
La prise de conscience récente des persécutions antichrétiennes a provoqué l’indignation de l’opinion publique. Mais cela ne suffit pas. Relayant l’appel anxieux de Benoît XVI à l’occasion du discours des vœux au Corps diplomatique le 10 janvier 2011, nous voulons adresser un appel aux pouvoirs publics et religieux pour que soit pris en compte le respect de la liberté religieuse partout dans le monde. Nous sommes convaincus que la possibilité de pratiquer sa foi librement et sans coercition est un droit humain fondamental car la personne est ainsi reconnue jusque dans sa dimension spirituelle. Cette reconnaissance et cette mise en pratique réelle de la liberté religieuse entendue non seulement comme liberté de culte mais aussi comme liberté de conscience qui suppose pour chacun la possibilité de se convertir, est la garantie d’un chemin vers la paix, protégeant chacun de l’écueil du fondamentalisme tant religieux que laïque. Elle est la garantie d’une juste articulation entre les pouvoirs civils et religieux.
C’est pourquoi le diocèse organise une marche silencieuse dans la ville de Vannes, qui sera suivie d’une messe et d’une veillée de prière à la cathédrale, le 19 février prochain et à laquelle sont invités tous ceux qui souhaitent manifester leur solidarité et leur communion par la prière avec les chrétiens persécutés dans le monde. Comme Jean-Paul II l’a montré en libérant avec succès les pays de l’Est, soyons persuadés que l’erreur et l’intolérance cèdent toujours devant l’affirmation pacifique et convaincue de la vérité. Chers frères, de la même façon que le sang des martyrs a été semence de chrétiens et de libération pour le monde entier, de même notre témoignage uni, le 19 février prochain, en venant renforcer celui des martyrs, sera semence de paix.